Pour le ministre délégué marocain chargé des affaires africaines, Mohcine El Jazouli, le projet du Gazoduc annoncé entre le Maroc et le Nigeria et dont l’accord a été signé en mai 2017 aura un impact significatif sur les populations de l’Afrique de l’Ouest, du Maroc et de la Mauritanie.

Le séjour du président nigérian Muhammadu Buhari à Rabat ce weekend a permis au Maroc et au Nigeria de réchauffer leurs relations de coopération. Occasion donc d’évoquer le projet du Gazoduc qui est considéré par les deux parties comme stratégique. Ce projet aura un «impact significatif» sur les populations de l’Afrique de l’Ouest, du Maroc et de la Mauritanie, a déclaré le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération internationale, en charge des Affaires africaines, Mohcine El Jazouli,dans une déclaration à l’issue d’une cérémonie de signature de trois accords de coopération présidée par le roi Mohammed VI et le président Muhammadu Buhari.
Un modèle de coopération Sud-Sud
Si le Maroc entend intégrer la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), un marché de plus de 300 millions d’habitants, le projet du gazoduc se présente comme une opportunité pour prouver que ce pays nord-africain sera un partenaire de taille pour le développement économique de la zone.
Ainsi, à en croire les dirigeants marocains et nigérians, le projet du gazoduc vient placer leurs deux pays comme des leaders en matière de coopération Sud-Sud sur le Continent. Nécessitant un investissement de 20 milliards de dollars, cette importante infrastructure longue de plus de 5 000 km et dont le tracé sera mixte (onshore, offshore), reliera le Maroc et le Nigeria en desservant toute la côte ouest-africaine.
Selon les sources officielles, le Gazoduc devrait prolonger le West African Gas Pipeline qui relie depuis 2010 déjà le Nigeria au Ghana en passant par le Bénin et le Togo et devrait également permettre l’accélération des projets d’électrification dans toute la région de l’Afrique de l’Ouest, servant ainsi de base pour la création d’un marché régional compétitif de l’électricité.
Notons que pour le financement du projet, il faudra compter sur les deux fonds souverains des deux pays. Pour le Maroc, il s’agit de Ithmar Capital et pour le Nigeria, la Nigeria Sovereign Investment Authority (NSIA). Du côté du royaume chérifien, les autorités ont déjà fait appel à des fonds arabes pour accompagner la réalisation du projet. Rabat et Abuja espèrent lancer la construction du gazoduc d’ici fin 2018.
(Source : https://afrique.latribune.fr)