Alors que seules 620 millions de personnes, soit un Africain sur deux, ont accès à l’électricité, cette situation pourrait paradoxalement s’avérer avantageuse. Grâce à la baisse des coûts d’exploitation des énergies renouvelables, c’est en effet avec une électricité plus verte que l’Afrique compte rattraper son retard. Mais également en développant les mini-réseaux, idéals pour les zones isolées.

Qui est concerné ?
L’Afrique compte à l’heure actuelle 1,2 milliard d’habitants, avec un taux de croissance de sa population d’environ 5% par an. La moitié de ces personnes n’ont pas encore accès à l’électricité, mais il existe des disparités importantes. Selon le Global energy architecture performance index report, daté de 2017, si les pays d’Afrique du Nord affichent des taux d’électrification frôlant les 100%, la situation est différente pour le Ghana, le Sénégal, ou encore la Côte d’Ivoire, qui se situent entre 55 et 65%. La majorité des autres pays africains se placent sous la barre des 27%.
Comment rattraper ce retard ?
En se tournant massivement vers les énergies renouvelables -en particulier le solaire- dont les coûts d’exploitation ont sensiblement baissé ces dernières années. L’Afrique bénéficie d’un taux d’ensoleillement exceptionnel, ce qui augure de bons résultats pour la filière photovoltaïque. Au Maroc, par exemple, la centrale solaire Noor, l’une des plus puissantes au monde (avec 160 MW), a été inaugurée en février 2016. La même année, c’est le Sénégal qui s’est doté d’une installation de ce type baptisée Senergy II. Avec ses 20 MW, elle permet de couvrir les besoins de 200 000 foyers.
Existe-t-il d’autres pistes ?
D’autres sources d’énergie verte commencent à être exploitées en Afrique. Il en est ainsi de l’hydroélectricité. Leader en la matière, l’Éthiopie tire 95,6% de sa production électrique de la force motrice de l’eau. Une stratégie qui a permis à ce pays de faire progresser sa production de 700% entre 1990 et 2014. Ailleurs, c’est l’éolien et la géothermie qui sont expérimentés. Par exemple au Kenya, où le parc éolien du lac Turkana fournit 20% des besoins en énergie du pays. Ses 365 éoliennes – d’une puissance unitaire de 850 kW -, alimentent une centrale de 300 MW, l’une des plus puissantes d’Afrique subsaharienne.
Pourquoi s’orienter vers des énergies renouvelables ?
Le continent africain a tout intérêt à investir dans les énergies vertes, en premier lieu pour réduire sa dépendance énergétique. Si l’Algérie, la Libye, le Gabon, ou encore l’Angola recèlent des ressources pétrolières ou gazières importantes, ce n’est pas le cas de l’immense majorité des états du continent. Cette stratégie des énergies renouvelables permettra également à l’Afrique de respecter les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique, sans être enfermée dans les schémas industriels qui freinent aujourd’hui cette transition dans les pays industrialisés.
Quelle alternative pour les foyers isolés ?
Lorsque les coûts de raccordement au réseau traditionnel de distribution d’électricité sont trop élevés, voire quand cette hypothèse est insensée d’un point de vue logistique, reste la solution du kit solaire. D’un coût moyen d’une centaine d’euros, celui-ci se présente sous la forme d’un panneau solaire portable raccordé à un boîtier auquel peuvent ensuite être branchés les différents appareils électriques. 315 millions d’Africains pourraient, par ce biais, enfin avoir accès à la fée électricité.
(Source : https://afrique.latribune.fr)