La Banque centrale du Nigeria a précisé que 13,5% des importations nigériane entre 2013 et 2017 étaient constituées de produits dérivés du pétrole. Ce qui représente une facture de 36,3 milliards de dollars pour un pays producteur de brut et qui dispose de raffinerie, la Banque a également appelé à imposer un seuil minimal à raffiner localement aux producteur implantés au Nigeria.

Le Nigeria, l’un des plus important producteurs de pétrole du continent a dépensé 36,3 milliards de dollars pour l’importation de produits pétroliers entre 2013 et 2017 ! Un chiffre dévoilé par la Banque centrale du Nigeria (CBN), en marge d’une audience publique organisée par une commission parlementaire, qui enquête sur l’état des raffineries du pays.

Les réserves de changes fortement impactées

Selon les représentants de la CBN, ce chiffre d’importation de carburant fait partie des 119,4 milliards de dollars que le gouvernement fédéral a alloué lors de la même période pour l’importation de produits de base. Le management de la Banque a également précisé lors de son audition que les efforts de la CBN pour « intervenir sur le marché des changes étaient généralement entravés par des sorties excessives de devises ».

Cette tendance aurait exercé une pression renforcée sur les réserves extérieures du Nigeria et débouché sur une dépréciation du naira. Les importations de produits dérivés du pétrole représentent ainsi 13,5% de l’ensemble de la facture nigériane en importations. La consommation intérieure de carburant est passée de 4,5 millions de tonnes à 23,9 millions de tonnes en 2013, pour tomber à nouveau à 2,6 millions de tonnes métriques en 2016.

Les raffineries à réhabiliter

Lors de la même audition, le représentant de la CBN a confirmé que l’institution était en faveur d’une politique qui obligerait les compagnies pétrolières internationales à raffiner au moins la moitié du brut extrait au niveau local, pour la consommation domestique. Le président de la commission parlementaire, Datti Muhammad a parallèlement fortement critiqué les structures, qui auraient refusé de fournir à la commission les informations actualisées de l’état des raffineries du pays.

« Seuls quelques organisations et personnes se sont conformées à la demande du comité pour des documents et des notes de services, car bon nombre d’entre elles cherchent à contrecarrer l’enquête. Le comité tire son autorité pour mener cette investigation par la Constitution et nous n’hésiterons pas à user des dispositions prévues par nos lois pour obtenir la contribution et les informations des parties concernées », a averti le président de la commission d’enquête.
Le comité a par ailleurs, convoqué la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) pour l’informer sur l’entretien des raffineries sous sa tutelle. Le représentant de la structure a dans sa déclaration spécifié que les installations actuelles nécessitaient plutôt une réhabilitation complète, que de l’entretien. « La maintenance est censée avoir lieu tous les deux ans, alors que l’entretien de nombreuses raffineries est loin d’être régulier », a confessé Anibor Kragha, directeur d’exploitation de la NNPC dans sa déclaration.
(Source : https://afrique.latribune.fr)