La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), dans son « rapport sur les conditions de Banque dans l’Uemoa en 2020 », estime qu’elle a augmenté de 340 milliards son offre de liquidité.

Dans le contexte de la Covid -19, la Bceao, à l’instar des autres banques centrales, a pris des mesures en faveur de plusieurs acteurs économiques, notamment des banques. La Bceao  a augmenté le 24 mars 2020, de 340 milliards, son offre de liquidité.

 Elle a ensuite décidé de servir la totalité des besoins exprimés par les banques sur ses guichets de refinancement, au taux unique de 2,50% à compter du 31 mars 2020. Ce taux a été ramené depuis le 24 juin 2020, à 2,00%, soit son niveau historiquement le plus bas et l’un des plus faibles en Afrique.

 En outre, la Banque Centrale a élargi le champ des collatéraux à la disposition des banques pour accéder à ses guichets. Dans ce cadre, elle a procédé à la cotation de 1.700 entreprises non financières pour lesquelles les banques créancières n’avaient pas jusque-là sollicité des demandes d’accord de classement.

Cette cotation a abouti à l’admissibilité aux guichets de la Bceao des collatéraux portants sur les créances détenues sur celles ayant la qualité de signature A ou B. Pour la signature cotée B, la créance doit bénéficier d’une garantie souveraine. Cette nouvelle disposition offre aux banques la possibilité d’accéder à des ressources complémentaires de 1.600 milliards auprès de la Banque Centrale. Par ailleurs, le Conseil des Ministres de l’Umoa  a prolongé, d’une année, la période de mise en œuvre des dispositions transitoires du dispositif prudentiel. Cette décision a induit un abaissement de la norme à respecter pour le ratio de solvabilité total, du seuil initial de 10,375% à 9,5% en 2020.

Montants des nouveaux dépôts à terme fixés à 9.127,8 milliards en 2020

« Les montants des nouveaux dépôts à terme à l’ouverture de comptes dans les places de l’Union se sont fixés à 9.127,8 milliards en 2020 contre 7.469,6 milliards en 2019, soit une hausse de 22,2% », note le rapport.

D’après la source, les encours des nouveaux dépôts à terme ont progressé pour l’ensemble des pays de l’Union. Les progressions les plus significatives sont relevées au Burkina (+42,9%), au Sénégal (+40,7%), en Guinée-Bissau (+32,2%) et au Niger (+25,5%)

Toujours d’après la Bceao, les dépôts à terme, d’une maturité inférieure ou égale à 2 ans restent prépondérants et représentent 81,2% des dépôts en 2020, contre 77,6% en 2019.  Et une faible proportion (10,5%) des dépôts à terme est placée pour une durée supérieure à 5 ans.

Les montants déposés à terme, au titre de l’année 2020, sont essentiellement effectués par les entreprises privées et individuelles (27,8%), la clientèle financière (23,8%), les sociétés d’Etat (21,8%) et les particuliers (18,7%).

Selon la Bceao, les taux de rémunération des dépôts à terme des clients ont continué leur tendance à la baisse entamée en 2019. Le taux d’intérêt créditeur moyen dans l’Uemoa est ressorti à 5,13% en 2020, contre 5,34% en 2019 et 5,41% en 2018.

Et la Bceao de conclure : «  Dans un contexte économique marqué par les effets de la pandémie à coronavirus (Covid -19), la détente des conditions d’octroi de crédit à la clientèle des banques de l’Union s’est poursuivie au cours de l’année 2020. Cette détente s’est réalisée grâce aux actions de la Bceao  qui, à l’instar des autres Banques Centrales, a pris des mesures appropriées qui ont permis de prévenir des tensions de liquidité au niveau du système bancaire, d’apporter de la liquidité nécessaire aux établissements de crédits, d’apaiser leur tension de trésorerie dans la poursuite de leur mission d’intermédiation financière et de soutenir la reprise de l’activité économique ».

La source note que  l’offre de crédit a maintenu sa dynamique haussière et les conditions débitrices se sont davantage assouplies. Le taux de rémunération des dépôts à terme s’est, quant à lui, contracté par rapport à l’année précédente.  Et  la structure des crédits n’a pas fondamentalement changé, avec une forte proportion de financement des besoins de trésorerie. Selon la Bceao, ces évolutions confirment ainsi l’efficacité de la politique monétaire comme instrument de stabilisation économique de court terme dans un contexte de choc exogène majeur.