Après l’accord  de pêche et son protocole d’application entre le Sénégal et l’Union Européenne portant sur le Thon et le Merlu, qui a suscité beaucoup de polémique, l’Union européenne est sortie de son mutisme pour donner des explications. A travers un communiqué,  elle estime que c’est un accord transparent et réglementé.

« L’Accord de partenariat de pêche durable UE-Sénégal et son protocole de mise en œuvre garantissent un cadre légal, transparent, et assorti de contreparties gagnant-gagnant. Il participe à une meilleure gouvernance des océans et à la protection du secteur des pêches et des emplois qui en dépendent ».

D’après l’Ue, il s’agit d’assurer que les quotas de pêche alloués par le Sénégal aux bateaux européens correspondent à une ressource non ciblée par les pêcheurs sénégalais et disponible en quantité suffisante, en adéquation les principes d’une pêche durable et responsable.

«  Ces quotas concernent exclusivement des espèces bien déterminées. Le thon et le merlu noir  et ne font pas l’objet de licences de pêches qui pourraient interférer avec la pêche artisanale sénégalaise », renseigne le communiqué.

D’après l’Union européenne, le nouveau protocole a été négocié entre les parties en juillet 2019. Ces négociations se sont appuyées sur une évaluation indépendante du protocole précédent (2014-2019) et les meilleurs avis scientifiques disponibles (sénégalais et européens), ainsi que sur des consultations menées avec les opérateurs et la société civile au Sénégal et en Europe.

« A la fin des négociations, le protocole d’accord doit encore être adopté par le Parlement européen, qui vient de donner son feu vert ce 12 novembre, puis par le Conseil des Etats membres de l’UE dans les prochaines semaines. Un processus de ratification est en cours en parallèle au Sénégal », renseigne le document.

« Ce nouveau protocole représente un montant global de plus de 15,25 millions d’euros sur 5 ans, soit plus de 3 millions d’euros par an. Ce montant comprend: une contribution financière annuelle de l’Union européenne d’un montant de 1,7 millions  au Trésor sénégalais, et : une contribution qui sera payée au Trésor par les armateurs européens en contrepartie des licences accordées et des captures effectives (et vérifiées par les autorités du Sénégal), estimée à  1,350 millions d’euros par an », explique-t-on dans le document.

Selon l’Ue, ce nouveau protocole est caractérisé par les éléments suivants : un appui sectoriel annuel de 900 000 euros par an, en hausse de 20 %, à la bonne gouvernance dans le secteur des pêches du Sénégal, en particulier pour soutenir la pêche artisanale ; mais aussi pour renforcer la lutte contre la pêche illégale, la surveillance des activités de pêche, et la recherche; une durée de 5 ans, qui permet d’apporter la sécurité juridique pour les opérateurs et des garanties de financement stables pour le Sénégal; une garantie d’emploi de marins sénégalais à bord des navires européens pour au moins un quart de l’équipage; des possibilités de pêches permettant de mener leur activité dans les eaux sénégalaises à maximum 28 thoniers senneurs, 10 thoniers canneurs et désormais 5 thoniers palangriers, 2 merlutiers. Et ces 45 navires opèrent sur toute la longueur de la côte ouest-africaine, et ne sont donc pas concentrés au Sénégal.

« En ce qui concerne les quotas annuels : il faut noter que dans le nouveau protocole, ils ont été revus à la baisse : à savoir 10 000 tonnes pour les thonidés (au lieu de 14 000 tonnes précédemment) et 1 750 tonnes de merlu noir (au lieu de 2 000 tonnes) », précise-t-on dans le communiqué.