(Agence Ecofin) – Les chiffres de la production halieutique mondiale et de la consommation sont au plus haut. En effet, selon le rapport 2018 sur « La situation mondiale des pêches et de l’aquaculture », de la FAO publié aujourd’hui, l’année 2016 a vu la production halieutique mondiale s’élever à 171 millions de tonnes, soit un niveau sans précédent.
88% de ce stock soit près de 151 millions de tonnes ont été affectés à la consommation humaine directe tandis que la part restante a été convertie en farine et huile de poisson. Selon l’Organisation, la performance globale de l’appareil de production tient à l’aquaculture dont la croissance remarquable ces dernières années, a permis d’accroître l’offre de poissons malgré la relative stagnation de la production de la pêche de capture depuis la fin des années 1980.
La part de l’activité aquacole dans le développement de la production halieutique mondiale a en effet crû de 25,7% en 2000 à 46,8% en 2016. Dans le même temps, indique la FAO, la consommation de poissons par personne n’a jamais été aussi élevée, passant de seulement 9 kg en 1961 à 20,2 kg en 2015.
« Depuis 1961, la hausse moyenne annuelle de la consommation apparente de poissons au niveau mondial est supérieure à l’accroissement démographique et à la consommation de viande issue de tous les animaux terrestres, considérés ensemble ou individuellement (bovins, ovins, porcins, autres), à l’exception des volailles.», indique le document.
L’essentiel de la consommation est l’apanage de l’Asie qui a absorbé plus du deux tiers du stock mondial soit 106 millions de tonnes de poissons avec un ratio par tête de 24 kg tandis que l’Afrique et l’Océanie possède les parts les plus faibles.
Au-delà de la production et de la consommation, la FAO sonne l’alerte sur les dérives du système mondial de pêches et met en relief ses défis. « La proportion de stocks exploités à un niveau biologiquement non durable est passée de 10 pour cent en 1974 à 33,1 pour cent en 2015, la situation s’étant particulièrement aggravée de la fin des années 1970 jusque dans les années 1980.», pointe l’institution.
Par ailleurs, « à travers le monde, les pertes post-récoltes de poissons sont un problème majeur et surviennent dans la plupart des chaînes de distribution de poissons. Environ 27% du poisson débarqué, est perdu ou gaspillé entre le débarquement et la consommation ». « Il y a trop de pression sur les ressources marines et nous avons besoin de plus d’engagements forts des gouvernements pour améliorer l’état de leurs pêcheries.», ajoute Manuel Barrage, directeur du Département des pêches et l’aquaculture de la FAO.
La pêche de capture et l’aquaculture emploie plus de 59,6 millions de personnes à travers le monde répartis pour l’essentiel, en Asie (85%) et en Afrique (10%). Le commerce mondial de poissons et des produits à base de poisson a été estimé à 143 milliards $ en 2016.