D’après un communiqué, la Banque mondiale a approuvé aujourd’hui un crédit de 30 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA)* afin d’aider directement 927 des 10 000 ménages de la ville de Saint-Louis, soit près de 10 000 sinistrés déjà déplacés du fait de l’érosion côtière ou comptant parmi les plus vulnérables et résidant actuellement dans la zone de 20 mètres considérée comme très exposée au risque d’inondation.

« Le projet de relèvement d’urgence et de résilience à Saint-Louis témoigne de la volonté du Sénégal de faire face aux effets du changement climatique. Cette opération, qui constitue le premier projet de réinstallation des populations affectées par l’élévation du niveau de la mer, jettera les bases de l’action que le Sénégal entend mener pour relever ce défi » explique Louise Cord, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal.
Cette décision fait suite à l’appel à l’aide internationale lancé par le maire de Saint-Louis lors du sommet One Planet, organisé en décembre 2017 à Paris pour faire face à l’érosion côtière de sa ville.
« Depuis quelques années, nous observons des tempêtes de plus en plus fréquentes et violentes. Tout au long du littoral, on constate les effets dévastateurs de l’érosion sur les habitations et les infrastructures. Des mesures urgentes s’imposent pour préserver la Langue de Barbarie afin qu’elle puisse continuer d’assurer sa fonction de protection de toute l’agglomération », précise Amadou Mansour Faye, maire de Saint-Louis et ministre sénégalais de l’Hydraulique et de l’assainissement.
La visite conjointe à Saint-Louis, le 3 février 2018, du président sénégalais Macky Sall, avec son homologue français, Emmanuel Macron, et le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim a marqué un tournant décisif qui a permis d’accélérer l’aide.
Désigné par son acronyme SERRP, ce projet vise à réduire la vulnérabilité des populations établies le long de la Langue de Barbarie aux risques et dangers liés à l’érosion côtière, et de renforcer la planification de la résilience urbaine et côtière de la ville de Saint-Louis, un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
D’une durée de cinq ans, l’opération met en œuvre une approche inclusive et participative pour planifier la réinstallation des populations affectées, en assurant la participation active des communautés locales tout au long du cycle du projet. Elle aidera à consolider les réseaux communautaires existants, à faire en sorte que les bénéficiaires se sentent solidaires et adhèrent aux solutions retenues et à renforcer la résilience globale de la population aux risques de catastrophes et aux changements climatiques à venir.
L’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à faible taux d’intérêt ou sans intérêts en faveur de projets et de programmes de nature à stimuler la croissance économique, à réduire la pauvreté et à améliorer la vie des plus démunis. L’IDA figure parmi les principaux bailleurs de fonds des 75 pays les plus pauvres de la planète, dont 39 se trouvent en Afrique. Les ressources de l’IDA permettent d’apporter des changements positifs dans la vie de 1,5 milliard de personnes résidant dans les pays éligibles à son aide. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités dans 113 pays. Le volume annuel des engagements est en constante augmentation et s’est élevé en moyenne à 18 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 54 % environ de ce montant étant destinés à l’Afrique.