Le projet de la nouvelle station balnéaire Pointe Sarène, prolongement de la station de Saly, vise à développer les capacités en hébergement touristique. Annoncée il y a quelques années maintenant, elle commence à sortir du sol. Du côté de la Sapco (société d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques du Sénégal), l’on a fini ou presque tous les travaux d’aménagement permettant aux promoteurs de démarrer leurs projets sur ce site de 110 hectares. Les travaux de voiries et d’assainissement sont prêts, l’électrification du site préparée, ainsi que le réseau hydraulique.

Sur le terrain, les premiers promoteurs sont déjà en phase de finalisation des études de faisabilité avant de commencer les constructions. Les trois principaux investisseurs qui vont se lancer pour le moment sont la société Getran, Simoo Mackenzie et un consortium indien (Sapodi). Ces derniers prévoient la construction d’hôtels 4 étoiles, résidences et centres de loisirs. Un autre potentiel promoteur (Paris Invest) est entré dernièrement dans la danse en acquérant 25 hectares pour la construction d’hôtel et résidences.

DÉSENCLAVEMENT
Pour se rendre à Pointe Sarène, il vous faut en l’état actuelle deux heures de temps depuis Dakar du fait de la route enclavée. Pour régler ce problème, il est prévu de construire une route de contournement de 14 km à partir de Mbour qui permettra de rejoindre la station en quelques minutes. Dans le projet de l’autoroute Mbour-Fatick, une voie de sortie permettra aussi de rejoindre Pointe Sarène pour ceux qui viendront directement de Dakar.

UNE NOUVELLE VISION DANS GESTION
Pour éviter de tomber dans le piège des tracasseries qui ont miné la gestion de la station de Saly, il a été décidé de partir sur une gestion plus innovante et inclusive. Pour commencer, l’État a confié la gestion des titres fonciers à la Sapco qui pourra à son tour les vendre ou les louer aux promoteurs. La Sapco serai donc l’unique interlocuteur de ceux qui voudront investir dans ce projet.

D’AUTRES PROJETS À VENIR
Après Pointe Sarène, la prochaine étape sera l’aménagement des sites touristiques de Mbodiène et Joal Finio. De ce côté aussi quelques promoteurs commencent déjà à se manifester.
Ce sont donc au total sept projets touristiques qui vont être réalisés pour relancer le tourisme et résorber le gap en offre de lits : Pointe Sarène, Mbodiène, Joal Finio, le delta du Saloum avec sept zones de développement touristique, le programme d’aménagement de la zone Nord et le programme d’aménagement de la zone Sud.


ET L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ?
Des questions avaient été soulevées sur ce projet par les défenseurs de l’environnement après la sortie d’un rapport environnemental qui mettait en garde.
« Si un plan de développement du tourisme est envisagé, il doit impérativement éviter les erreurs commises dans d’autres zones comme Saly où la situation est grave pour certains segments de côte. Il faudra prévoir un plan d’aménagement d’ensemble dans lequel on identifie bien les parties de la zone dédiée aux installations touristiques et celles laissant un accès libre à la plage, dans le respect des dispositions légales relatives au domaine public maritime.
Il est important de maintenir des servitudes régulières et éviter une privatisation généralisée. Il faudra également maintenir des coupures vertes, en préservant les petits estuaires, mangroves, formations dunaires et couverts végétaux, etc. pour conserver une valeur paysagère et éviter d’amplifier les phénomènes érosifs.
Il faudra éviter toute installation en dur à moins de 50 m du trait de côte et encourager la couverture végétale sur la partie en arrière de la plage. Il est indispensable d’interdire tout prélèvement de sédiments côtiers et exclure toute construction d’une digue obstruant les transits sédimentaires.
Il faudra aussi éviter la constructions d’esplanades en dur ou de murs de protection à la côte, dont les effets seraient d’accroître l’effet de ressac lié à l’énergie des vagues, qui contribuerait au départ des sédiments, à la dégradation du profil de la plage et à l’accélération des phénomènes d’érosion.
Toute solution contre l’érosion devra être envisagée dans une approche intégrée sur la zone et surtout pas à l’échelle micro-locale, au risque là aussi de provoquer une accélération du recul du trait de côte.
Le SDLAO et la MOLOA ont recommandé la mise en place d’un comité de secteur côtier rassemblant TOUTES les parties intéressées autour de la Mairie et des promoteurs de projets (SAPCO en l’occurrence) afin que les décisions d’aménagement soient prises de manière concertée et compte tenu des risques correctement documentés et expliqués aux différentes parties. »
Des recommandations qui permettront de mettre sur pieds une station touristique qui respectera les normes environnementales sans mettre en danger le site et les populations résidentes et alentours.
Du côté de la Sapco, on rassure et assure avoir appris des erreurs de la station de Saly : « Nous avons effectué des études d’impacts environnementaux avant de lancer les travaux et toutes les conditions sont requises pour construire ici. D’ailleurs nous avons reçu notre quitus de la direction de l’environnement et des établissements classés qui a approuvé le projet. »
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