Les transferts de fonds de la diaspora africaine en direction de leurs pays d’origine d’Afrique subsaharienne ont atteint 46 milliards de dollars en 2018, contre 42 milliards une année auparavant, selon un nouveau rapport de la Banque mondiale. Avec cette dynamique qui se poursuit depuis 2016, ces transferts de fonds sont devenus la principale source de financement extérieur pour les pays en développement malgré les coûts encore élevés des opérations de transfert d’argent.

Malgré un contexte économique toujours morose dans leurs différents pays d’accueil principalement en Europe et aux Etats-Unis, les migrants continuent à se montrer de plus en plus généreux à l’égard de leurs pays d’origine d’Afrique subsaharienne. Selon la Banque mondiale qui en a fait cas dans la dernière édition de son rapport Africa’s Pulse publié le lundi 8 avril, les fonds envoyés par cette diaspora en direction de la sous-région ont atteint 46 milliards de dollars en 2018, un record et une hausse de 9,6% par rapport à 2017 où le montant des transferts a été de 42 milliards de dollars.

C’est la troisième hausse constante des transferts de fonds de la diaspora pour l’Afrique subsaharienne et selon la Banque mondiale, cette dynamique s’explique par la solidité des conditions économiques dans les pays à revenu élevés où travaillent de nombreux migrants issus de l’Afrique subsaharienne.

Selon les projections de la Banque mondiale, ces transferts de fonds devraient continuer sur la même tendance pour atteindre 48 milliards de dollars cette année et 51 milliards de dollars en 2020.

Le Nigeria, le Ghana et le Kenya, premiers bénéficiaires
Selon le rapport, c’est le Nigeria qui arrive au premier rang des pays bénéficiaires des transferts des fonds de la diaspora en Afrique subsaharienne. Avec 24,3 milliards de dollars reçus en 2018, le pays le plus peuplé d’Afrique devance le Ghana avec 3,8 milliards de dollars, le Kenya avec 2,7 milliards de dollars. Ils sont suivis par le Sénégal (2,2 milliards de dollars) et le Zimbabwe (1,9 milliard de dollars). Le document a également fait un calcul pour classer les principaux pays bénéficiaires de ces fonds rapportés à leurs PIB et sous cet angle, ce sont les îles Comores qui prennent la première classe du podium avec un taux de 19,1%, suivies de la Gambie (15,3%), du Lesotho (14,7%), du Cap-Vert (12,3%) et du Liberia (12%).

Selon la Banque mondiale, ces transferts de fonds sont devenus la principale source de financement extérieur des pays en voie de développement. « Ces transferts sont en passe de devenir la principale source de financement extérieur des pays en voie de développement. Le coût élevé des transferts réduit le profit que l’on peut tirer des migrations», a souligné Dilit Ratha, principal auteur de la note de la Banque. Selon cette dernière, plusieurs alternatives pourront permettre de réduire exorbitants que l’Union africaine (UA) a décidé de réduire depuis des années. Il importe par exemple, de «renégocier des partenariats exclusifs, par exemple entre les services postaux et un prestataire de services de transfert, et laisser de nouveaux concurrents entrer en lice à travers les bureaux de poste, les banques et les compagnies de télécommunications va accroître la concurrence et diminuer le prix des transferts». De grandes opportunités pour la Fintech en Afrique au regard des perspectives.

https://afrique.latribune.fr