Dans le but de soutenir l’émergence du système de production sain dans le domaine agricole, un atelier de restitution des ateliers zonaux de consultations locales sur la Transition agroécologie au Sénégal (Tae) s’est tenu aujourd’hui à Dakar. Cet atelier qui servira d’espace pour présenter et amender les orientations majeures et les recommandations, permettra aussi de travailler sur une coproduction d’un document de contribution aux politiques nationales sur les questions spécifiques de la Tae.

Aujourd’hui, bien que l’agriculture et l’élevage constituent les principaux secteurs d’activités économiques au Sénégal, employant 70 % de la population active, une situation de précarité et d’insécurité alimentaire aggravée par une pluviométrie défaillante et la dégradation des terres, existe belle et bien au Sénégal. Pour mettre fin à ce qu’on peut considérer comme une tragédie, des Organisation de la société civile, des Ong, des institutions de recherches, des communes, des organisation paysannes ont décidé de mettre en place un processus unique pour remédier à ce fléau. C’est ainsi qu’ils ont pris l’engagement de conduire un processus de coproduction d’un document de contribution aux politiques nationales sur la transition agroécologique en partant des préoccupations de la base.

Pour Taïb Diouf, représentant de l’Ansts, la mise en place de ce document est une occasion de « réfléchir ensemble sur l’agroécologie, tout en formulant des recommandations qui contribueront à l’élaboration d’une politique appropriée susceptible de produire, entre autres, des réponses aux problèmes récurrents de réduction de la productivité des exploitations familiales et de la qualité sanitaires des aliments ». Mais aussi, il s’agira de mettre le doigt là où il fait très mal le foncier pour éviter la dilapidation des terres par des tiers. Il s’exprimait lors de l’atelier de restitution des ateliers zonaux de consultations locales sur la transition agroécologique au Sénégal.

Oumar Ba du REVES, abondant dans le sens, a fait savoir que le Sénégal fait l’exception dans ce domaine. « Il est le seul pays où tous les acteurs de l’agroécologie ont décidé de se mettre ensemble, réfléchir ensemble, concevoir ensemble un programme communautaire comme programme partagé », a-t-il soulevé. Selon lui, « malgré nos diversités, nos divergences et malgré la diversité des secteurs dont on intervient, l’intérêt de part et d’autre, malgré la provenance du fonds d’aide en tant qu’État, Ong, Institut de recherche ou autre association de consommateurs, nous avons accepté de se mobiliser et d’être ensemble pour réussir cette mission ». La deuxième exception, note-t-il, c’est la jeunesse qui est parfaitement assurée pour la relève.

« Au Sénégal, on peut se féliciter de l’engagement de la motivation de nos jeunes à porter ce processus », a insisté Oumar Ba, tout faisant comprendre à qui veut : « Quelque soit la pertinence de nos idées, si nous n’avons pas les jeunes avec nous la relève n’est pas assurée et rien ne sera durable ». La troisième chose, réitère-t-il, l’agroécologie n’est une technique, mais une « approche globale » qui requière une diversité d’acteurs. Elle est également la production durable, la transformation, mais aussi la préoccupation de la consommation. « C’est notre capacité à rester ensemble qui nous motive aujourd’hui avec la légitimité que nous avons avec les scientifiques pour relever un très grand défi », a affirmé M. Ba. L’autre défi dit-il, « c’est de relever le défi après avoir compris qu’on devrait aller ensemble dans la capacité de rester ensemble pour pouvoir atteindre nos objectifs ».
Venu représenter son ministre de tutelle, Amadou Oury Diallo, Conseiller technique numéro 2 du ministre de l’Agriculture, a salué cette initiative capable de garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Selon lui, le véritable enjeu c’est la capacité, la sécurité alimentaire. Mais la sécurité nutritionnelle, dit-il, est très « importante ». Il a profité de cette occasion pour revenir sur les conflits sur le foncier qui sont devenus une problématique majeure. « La promotion de l’agroécologie paraît comme une opportunité que notre pays doit saisir pour la création de l’emploi décent ainsi que l’industrialisation », note-t-il.
À cet effet, 8 millions d’euros ont été accordés par l’Agence française de développement (Afd) au Projet d’appui de transition aux programmes agroécologiques (Papa), dans le cadre du soutien de l’agroécologie au niveau régional pour améliorer les performances des exploitations agricoles familiales pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, l’accroissement des revenus, tout en favorisant les processus de prévention et de l’évolution des écosystèmes naturels cultivés.