(Agence Ecofin) – La faible connectivité entre les villes africaines reste un obstacle au développement du transport aérien sur le continent. C’est ce qui ressort de l’exposé fait par le secrétaire général (SG) de l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA) la semaine dernière. Abderahmane Berthé (photo) s’exprimait ainsi lors du 5e sommet « Aviation Africa », qui s’est tenu à Addis-Abeba en Éthiopie.

« Actuellement, 22% des Africains voyageant entre deux villes du continent sont obligés de passer par des hubs non africains, souvent en Europe ou au Moyen-Orient. Cependant, cette situation peut être inversée par le développement de réseaux et la coordination programmée dans les hubs africains », explique le SG de l’AFRAA.

L’absence de connexions directes entre certaines villes africaines entraîne des frais supplémentaires ; le prix moyen des billets d’avion en Afrique (taxes comprises) coûtant le double des tarifs sur des distances équivalentes parcourues en Europe. Notons que l’activité du transport aérien en Europe est onze fois plus élevée qu’en Afrique.

Pour inverser la tendance, M. Berthé estime « qu’une industrie de l’aviation africaine réussie et viable nécessite des efforts concertés ainsi qu’une étroite collaboration entre toutes les parties prenantes ».

Un récent état des lieux de l’AFRAA constatait que sur les 54 États africains, seulement 8 ont des vols directs vers plus de 20 autres états africains. Selon une étude de Sabre Corporation, publiée en novembre 2019, les dépenses des voyageurs africains pourraient pourtant augmenter de 27%, en glissement annuel, s’ils avaient la possibilité de se déplacer plus librement à travers le continent.