Six pays des unions économiques utilisant le franc CFA affichent des perspectives stables ou positives de leur profil émetteur pour l’année 2020, selon les critères de notation de Moody’s, apprend-on des projections de l’agence américaine.

En zone CEMAC, le Cameroun présente des perspectives stables, tandis que celles du Gabon sont positives. Les deux pays sont parvenus à stabiliser leurs dettes, grâce à l’appui du Fonds monétaire international (FMI).

Au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, un des quatre pays qui a été noté pour la première fois en 2019 est le Bénin. Les perspectives de son profil émetteur pour 2020 sont positives. Les autres pays que sont le Mali, le Togo et le Niger affichent des perspectives stables. « Le statut de membre de l’UEMOA a contribué à maintenir une inflation faible grâce à la parité fixe avec l’euro et à des réserves communes, et a renforcé la stabilité extérieure malgré des déficits courants élevés et soutenus », expliquent les analystes de Moody’s.

L’Afrique subsaharienne bien que comptant plusieurs pays qui auront les plus fortes croissances du monde, affiche globalement une perspective négative. La croissance dans la région sera acceptable, mais elle ne permettra pas d’améliorer de manière significative les revenus par habitant et de renforcer la résilience dans ses différentes économies.

Rappelons cependant que malgré le profil positif qu’ils présentent, les pays des zones économiques utilisant le CFA font face à de nombreux défis. Pêle-mêle, ils doivent faire face à des défis de gouvernance, mais aussi à des questions sécuritaires et sociales. « Le Niger et le Mali sont plus à risque géopolitiquement en raison de la présence de groupes insurgés dans les deux pays. Le Bénin et le Togo, en revanche, connaissent une montée des tensions politiques internes », expliquent les experts de Moody’s.

Aussi, l’essentiel de ces pays se situe dans le carré des emprunteurs perçus comme spéculatifs pour ceux de la grande catégorie dite « B ». Un de ces pays, le Gabon en l’occurrence, est même dans la catégorie dite « Caa1 », plus spéculative encore.

Plus généralement, dans la plupart de ces pays, on a pu observer que le financement des déficits via la dette sera important pour atteindre les équilibres budgétaires. Dans cette logique, la qualité de leurs profils d’emprunteurs constituera un indicateur important pour les bailleurs de fonds, que ce soit au niveau local, qu’international.

Source : Ecofin