D’après la Banque Mondiale, d’ici 2030, la demande en eau sera 40 % supérieure à l’offre. Et la nouvelle édition de la Semaine mondiale de l’eau, se déroule à Stockholm depuis 23 août et jusqu’ au 1er septembre. Elle réunit une communauté d’experts internationaux pour trouver des solutions à l’un des enjeux essentiels de ce siècle.
« L’eau est un droit humain fondamental, mais c’est aussi une ressource limitée et de plus en plus rare : une personne sur quatre, vit dans des zones pauvres en eau. La crise mondiale de l’eau compromet notre capacité à produire de la nourriture, à protéger les moyens de subsistance et à bâtir des économies solides. Et cette crise s’aggrave, la demande en eau devant dépasser l’offre de 40% d’ici 2030. Les populations pauvres et vulnérables seront touchées de manière disproportionnée, ce qui entraînera des inégalités croissantes. La nécessité d’une gestion efficace et collaborative de l’eau ne fera que s’amplifier à mesure que les effets du changement climatique exerceront une pression grandissante sur les ressources mondiales », souligne la Banque mondiale.
D’après la Banque Mondiale, afin d’assurer la sécurité hydrique pour tous, il faut des mettre en places des mesures radicales et investir à tous les niveaux. Et pour cela, il faut d’abord comprendre la valeur que nous accordons à cette ressource rare et la manière dont nous la gérons. D’après la Banque Mondiale, c’est le thème de la Semaine mondiale de l’eau principal rendez-vous annuel consacré aux enjeux de l’eau, qui se tiendra cette année du 23 août au 1er septembre à Stockholm (Suède).
« L’eau est un bien public sous-évalué et sous-estimé, souvent mal géré et en mal d’investissements plus judicieux. La valeur que nous lui accordons se reflète dans les politiques de gestion de l’eau des gouvernements. L’eau étant au cœur du développement, il est essentiel qu’un large éventail de points de vue soit pris en compte dans ces politiques. Une gouvernance et des réformes budgétaires bien conçues, ainsi que des institutions autonomes et responsables, sont essentielles pour améliorer la gestion des ressources hydriques », renseigne la source.
Toujours d’après la source, une bonne gouvernance, ce sont des institutions et des systèmes qui assurent une utilisation et une gestion de l’eau efficaces, rentables et transparentes.
« C’est faire en sorte que les ressources en eau soient correctement gérées et réparties équitablement, et parer ainsi les conflits. Ce dernier point est particulièrement important pour la gestion des eaux transfrontalières, étant donné la pression croissante qui s’exerce sur des sources communes d’approvisionnement. La bonne gouvernance de l’eau est aussi primordiale pour réaliser les Objectifs de développement durable, non seulement en ce qui concerne l’accès à l’eau potable et à l’assainissement pour tous, mais aussi plus généralement pour la réduction de la pauvreté et l’amélioration de la sécurité alimentaire », renseigne la source.
2 milliards de personnes dans le monde privées d’eau potable
« Sachant que 2 milliards de personnes dans le monde sont encore privées d’eau potable et que 3,6 milliards ne disposent pas d’installations, il est urgent de prendre de nouvelles mesures pour relever le défi mondial de l’eau. Pour que cette ressource soit partagée de manière équitable et durable, il faut adopter une démarche inclusive. Les femmes, les jeunes, les populations autochtones, les personnes handicapées et d’autres sont encore sous-représentés parmi ceux qui fournissent ou reçoivent des services, prennent des décisions et gèrent les ressources en eau. Ces groupes doivent pouvoir s’exprimer, avoir accès à l’eau et bénéficier de possibilités d’emploi dans le secteur hydrique », note la Banque Mondiale.
Selon la Banque Mondiale, leur inclusion présente de nombreux avantages.
« Par exemple, il a été démontré que l’implication des femmes dans le secteur de l’eau contribue à une gestion des ressources plus transparente et durable. En outre, l’association et la responsabilisation accrues des citoyens à tous les niveaux peuvent éviter aux populations de s’installer dans des plaines inondables, renforcer l’efficacité des systèmes d’alerte précoce en cas de catastrophe, créer des services plus efficaces et contribuer à des activités agricoles, de pêche ou touristiques plus lucratives », poursuit la source.
150 milliards de dollars annuellement pour garantir l’accès universel à l’eau potable
« Une bonne gouvernance doit aussi être soutenue par des investissements adaptés. La sécurité hydrique est loin d’être assurée dans de nombreux pays. On estime ainsi que 150 milliards de dollars seraient nécessaires chaque année pour garantir l’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement dans le monde. Les sécheresses, les inondations et les autres risques liés à l’eau gagnent en intensité, les eaux souterraines sont surexploitées et polluées, et les villes et les exploitations agricoles sont en butte à de graves pénuries d’eau. Ces phénomènes vont compromettre les acquis du développement et nécessiteront de nouveaux investissements dans des solutions de gestion de l’eau », note la source.
La Banque Mondiale souligne que l’ampleur des investissements nécessaires et les limites des ressources publiques rendent indispensables la participation du secteur privé et le recours à des mécanismes de financement innovants, de manière à optimiser l’efficacité et la résilience des secteurs qui dépendent de l’eau comme l’agriculture, l’énergie et l’industrie, de même que l’approvisionnement en eau des centres urbains.
La source de poursuivre : « Face aux défis de l’eau dans le monde, les pouvoirs publics, les entreprises et la société civile doivent innover et agir de concert pour résoudre les problèmes. Le Groupe de la Banque mondiale travaille avec les secteurs public et privé et la société civile pour renforcer l’engagement des parties prenantes, fournir des solutions en matière d’eau et d’assainissement et mobiliser les investissements publics et privés dans différents domaines, depuis l’amélioration de l’approvisionnement en eau et des services d’assainissement jusqu’à la gestion intégrée des ressources, l’inclusion sociale et la sécurité des barrages ».
30 milliards de dollars d’investissements pour aider les pays à affronter la crise de l’eau
« Avec près de 30 milliards de dollars d’investissements et des centaines de spécialistes présents dans le monde entier, le pôle d’expertise en Eau de la Banque mondiale est particulièrement bien placé pour aider les pays à affronter la crise de l’eau, développer des connaissances de portée internationale et conduire des projets novateurs et fondés sur des données probantes, tout en amplifiant l’impact de ses financements grâce à une assistance technique sur le terrain. Nos travaux d’analyse fournissent les bases nécessaires pour intensifier notre collaboration avec les pays et nos partenaires au niveau national et à celui des bassins hydrographiques, afin d’assurer la sécurité hydrique et l’accès universel aux services d’eau et d’assainissement », souligne la Banque Mondiale.