La Tunisie a lancé un vaste plan d’investissements dans les énergies renouvelables et les réseaux intelligents. Pour financer sa première phase, 91 millions d’euros ont ainsi été débloqués, en partenariat avec la France. D’ici 2020, ce sont ainsi 400 000 compteurs électriques communicants qui seront installés dans le pays.
Réduire sa dépendance aux énergies fossiles et prendre part à la lutte contre le réchauffement climatique. Tels sont les deux piliers du projet « Smart grids », lancé par la Tunisie en 2017. Monté en partenariat avec la France, il s’inscrit dans le plan d’investissement 2017-2020, et bénéficie d’un accompagnement du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives.
Sa première phase prévoit l’installation, d’ici 2020, de 400 000 compteurs électriques communicants dans une zone-test du gouvernorat de Sfax, dans le centre du pays. Environ 10% des foyers tunisiens raccordés au réseau électrique national seront ainsi équipés d’appareils modernes. Coût de l’opération : 91 millions d’euros, financés par un prêt souverain, ainsi qu’une subvention d’un million d’euros destinée à assurer la bonne marche du projet (conception, appel d’offre, mise en œuvre, création des équipes).
Préparer la transition énergétique
Les objectifs fixés par ce programme important sont multiples. Il s’agit tout d’abord de faciliter l’intégration des énergies renouvelables dans le réseau de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG). C’est en effet un secteur que la Tunisie souhaite développer afin de limiter ses importations en pétrole. L’augmentation de la part des énergies vertes dans le mix énergétique tunisien contribuera à baisser les émissions de gaz à effet de serre, et ainsi à lutter contre le réchauffement climatique. Par ailleurs, ces nouveaux compteurs contribueront au lissage de la courbe de charge. Enfin, ils participeront à l’amélioration du service commercial, à la lutte contre la fraude, et faciliteront la gestion des impayés. En somme : ils prépareront le pays à sa transition électrique, en anticipant par exemple les intermittences inhérentes à l’énergie solaire.
Moderniser le réseau
Depuis la présentation du Plan solaire tunisien (PST), en 2015, l’état du Maghreb a pour ambition de « réduire ses émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs (énergie, procédés industriels, agriculture, forêt et autres utilisations des terres, et déchets), de manière à baisser son intensité carbone de 41% en 2030 par rapport à l’année de base 2010 ». Après 1 000 MW de puissance en énergie photovoltaïque fixés pour 2020, la Tunisie vise les 8 000 MW en 2030 (thermodynamique comprise). Et même si le PST a pris un peu de retard au démarrage, les objectifs initiaux restent aujourd’hui inchangés. On comprend bien à quel point il devenait urgent pour la STEG de moderniser son réseau.
(Source : https://afrique.latribune.f)