Les petits commerçants montrent les muscles face à l’enseigne française qu’ils accusent de dumping et de concurrence déloyale. Si le gouvernement a publié un décret visant à réglementer l’activité des supermarchés, celui-ci a été jugé insatisfaisant et les discussions se poursuivent.
La première enseigne de la famille Mulliez a levé son rideau métallique à Dakar, en 2014. Quatre ans plus tard, le Sénégal compte compte 27 enseignes, dont 22 dans la capitale et sa région, et ambitionne d’en ouvrir davantage. Un projet qui n’est pas du goût du collectif au nom sans équivoque « Auchan Dégage », qui se fait le porte-voix des petits commerçants « cannibalisés par l’enseigne ».

Appuyé par l’Union nationale des commerçants et des industriels du Sénégal (UNACOIS-Jappo), le collectif citoyen dénonce la concurrence déloyale et illégale de la chaîne de magasins français. Face à la gronde, le président sénégalais a signé un décret le 3 octobre afin de réglementer les grandes surfaces. « Une réponse encourageante », selon l’UNACOIS, mais pas suffisante.

Une politique agressive de casse des prix

« Auchan a assis sa position dominante sur un vide juridique », explique Ousmane Sy Ndiaye, directeur exécutif de l’UNACOIS. Il accuse Auchan de « concurrence déloyale et illégale ». Selon le directeur de l’UNACOIS, au moins 1 500 petits commerçants rencontreraient des difficultés financières face à la concurrence des magasins Auchan.

Il dénonce, pêle-mêle : des magasins ouverts entre 8 heures et 1 heure du matin, un conditionnement en vrac pour certaines denrées de base au Sénégal comme le sucre ou le très consommé lait en poudre. Un mode de conditionnement qui est traditionnellement l’apanage des petits commerçants. Mais, surtout, Ousmane Sy Ndiaye accuse l’enseigne de pratiquer une politique agressive de casse des prix.

JEUNE AFRIQUE