A l’aune d’une guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine et de la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE, la Banque africaine de développement (BAD) envisage de revoir à la baisse ses prévisions. Car les économies du Continent restent fortement dépendantes des exportations dans un contexte de baisse de la demande. Une anomalie remédiable, selon le PDG de la BAD.
La banque panafricaine a prévu de revoir ses prévisions de croissance économique pour l’Afrique à 4% en 2019 et à 4,1% en 2020, en cas d’escalade dans les conflits mondiaux, selon Akinwumi Adesina, PDG de la BAD qui s’exprimait lors du 39e sommet ordinaire des pays de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADEC), ouvert le samedi 17 août en Tanzanie.
Les prévisions de la BAD mettent en exergue la vulnérabilité des économies africaines aux chocs externes. Elles rappellent également leur dépendance excessive aux exportations de matières premières dont la Chine est l’une des principales destinations. Pour atténuer l’impact des chocs externes, les pays africains devraient renforcer leurs échanges commerciaux et développer la transformation des produits agricoles, préconise l’organisme financier.
«L’Afrique ne doit pas manquer d’ambition», a déclaré Adesina qui a souligné les effets déjà perceptibles de la guerre commerciale sur la demande chinoise. La croissance chinoise s’est en effet essoufflée au second trimestre 2019 au cours duquel le pays asiatique a enregistré sa plus faible performance depuis au moins 27 ans, à 6,2%.
Cette dépendance excessive aux exportations de matières premières brutes a ainsi généré cette vulnérabilité corrigible par des politiques en faveur du développement de la transformation locale et du commerce intra-africain. Sur ce point, la BAD estime que le lancement il y a un mois de la Zone de Libre-échange Continentale africaine (ZLECA), peut être un accélérateur de la croissance économique et du développement. A condition que les pays africains suppriment leurs barrières non tarifaires par une libre circulation de la main-d’œuvre, des personnes et des capitaux pour stimuler les échanges.
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