Femmes dans l’Emploi Informel: Globalisation et Organisation, plus connu sous l’acronyme anglais WIEGO, est un réseau mondial à vocation action-recherche-politique, qui se mobilise pour améliorer le statut des travailleurs vulnérables de l’économie informelle, en particulier celui des femmes. Ils ont organisé, en partenariat avec le Bureau International du Travail (BIT), un atelier national d’orientation et de structuration des récupérateurs de Mbeubeuss, moment de partage de l’étude de référence et de la proposition d’un plan d’action pour la structuration des récupérateurs et récupératrices de déchets de Mbeubeuss.
Pour rappel, dans le cadre du projet « Réduction des déchets solides dans les villes côtières », une étude de base socio-économique sur les récupérateurs des déchets de la décharge de Mbeubeuss a été réalisée en 2018, suivie de plusieurs interventions en termes d’accompagnement technique et organisationnel.
Et à cette étape du projet, la collaboration avec le Bureau International du Travail (BIT), dans le cadre du ‘Partenariat en faveur de l’économie verte’ (PAGE), tendrait vers une structuration plus soutenue de ces récupérateurs, pour un meilleur développement institutionnel et organisationnel, afin de leur permettre d’accéder à une formalisation économique et à leur inclusion sociale.
M. El hadji Malick Diop, coordonnateur principal d’un projet réduction des déchets dans des villes côtières, a souligné : « C’est un atelier qui nous met en collaboration avec BIT parce qu’on avait déjà fait une étude de référence qui a montré en fait qu’il y avait véritablement des choses à faire en termes d’organisation des récupérateurs et le BIT devait faire une intervention à Mbeubeuss. Nous avons mis mutuellement nos efforts pour réaliser cet atelier qui nous permet déjà d’aller vers la structuration, ce sont des récupérateurs en coopérative, c’est un peu l’objet des deux jours d’atelier. Par rapport à l’atelier, nous voulons que cet atelier soit le point de départ vers des récupérateurs plus organisé et capables de tenir des échanges, des dialogues avec le gouvernement. Pour certains projets puissent aboutir, il faut des organisations fortes pour supporter les enjeux de certains programmes ».
Quant à M. Moustapha Kamal Gueye, coordonnateur du programme des emplois verts du bureau international du travail, il a tenu à préciser : « Nous sommes ici dans un partenariat avec Wiego et nos partenaires au niveau du gouvernement, l’unité de coordination et gestion et le ministère de l’environnement. C’est une activité vise à travailler avec les acteurs, les récupérateurs et les récupératrices de la décharge de Mbeubeuss avec un effort de promouvoir une meilleure structuration de ce segment de collecte de recyclage des déchets en vue d’arriver à des emplois qui soient beaucoup plus décents, qui permettent aux travailleuses de gagner un revenu décent, d’avoir la protection sociale ».
M. El Hadji Malick Diallo, président de l’association « Bokk Diom » des récupérateurs de Mbeubeuss, souligne que cet atelier est très important parce que depuis lors, ils travaillait pour essayer de s’ériger en coopérative car estimant que leur association est un peu faible.
« Si on n’implique pas les récupérateurs sur ce projet, cela ne marche pas. Nous pensons que cet atelier va constituer le point de départ d’une organisation des récupérateurs plus forte et capable de s’intégrer définitivement dans le système de gestion des déchets au Sénégal », dira-t-il.
« Sur le plan environnemental et écologique, l’importance de l’action des récupérateurs peut être démontrée à travers le volume de déchets récupérés qui correspond à environ 13% de la quantité annuelle totale collectée dans l’agglomération dakaroise. Ainsi, selon les résultats de l’étude de référence , Mbeubeuss participerait qu’à hauteur de 5,6% à la récupération à Dakar. D’abord, cette quantité de déchets extirpés de la décharge de Mbeubeuss, contribue grandement à l’allongement de la durée de vie de celle-ci. En plus, c’est aussi une façon d’atténuer la vulnérabilité environnementale et écologique de la ville dont le plan directeur d’urbanisme n’a pas prévu d’autres lieux de stockage et de traitement des déchets », précise-t-on dans le document de presse.
Rappelons qu’en avril 2018, WIEGO a lancé le projet qui soutient les organisations de récupérateurs de déchets Mbeubeuss pour renforcer l’organisation et la représentation de leurs membres, et assurer des moyens de subsistance plus sûrs et plus durables aux récupérateurs de déchets en les intégrant dans les systèmes municipaux de gestion des déchets solides.