Chers dirigeants du continent africain,

Qu’attendez-vous pour riposter contre les pratiques ignobles des autorités chinoises !

Où sont les représentants du continent africain ? Présidents, autorités parlementaires, hauts fonctionnaires, diplomates, dirigeants institutionnels et voix autorisées…, quelles sont vos positions face aux traitements inhumains que subissent les populations africaines installées à Canton, en Chine ?

Je précise ceci : Grâce à l’argent du contribuable, vous vous êtes octroyés une bonne part du gâteau national de nos pays. Vous dépensez des sommes importantes pour acquérir des voitures couteuses pour exercer vos fonctions, vous êtes installés dans des bureaux de plusieurs mètres carrés, vous êtes logés dans des maisons de luxe situées dans les quartiers huppés des grandes capitales, vous disposez d’une sécurité rapprochée et de plusieurs formes d’avantages. Vous faites supporter toutes ces charges aux citoyens africains et en retour ils ne sont pas inscrits dans les priorités de vos agendas. Au delà des déclarations d’intention, aucun acte symbolique n’est pris pour montrer que les peuples africains ont de l’importance pour vous. C’est triste. J’ai l’impression que vous avez choisi d’être dirigeant pour améliorer votre statut et ceux de vos proches.

L’analyse des actions quotidiennes que vous menez me fait comprendre que les préoccupations des populations passent au dernier plan. Vous vivez tranquillement et les problèmes des africains vivant à l’étranger ne vous empêchent pas de dormir. C’est scandaleux !

Pour information, la Chine est l’un des plus grands partenaires commerciaux des pays africains et exploite une bonne partie des richesses du continent. Dans cette relation la Chine y tire des revenus conséquents, comparés aux miettes que l’Afrique en récolte. Nous avons les moyens de leur imposer notre choix. C’est une question de volonté politique.

Contexte

L’Afrique dispose une grande partie des réserves de ressources naturelles du monde et se positionne comme l’espace le plus pauvre de la planète. Les potentialités du continent sont exploitées par des étrangers. Les citoyens locaux se battent au jour le jour pour transformer leur vie.

Dans les différentes sorties des autorités africaines, on peut noter souvent des orientations allant dans le sens de nous faire comprendre que l’Afrique est un continent riche et que les Africains peuvent y rester pour promouvoir des activités viables et prometteuses d’espoir.

Cependant l’analyse des données économiques prouve que nos autorités n’ont pas initié une politique de développement centrée sur la promotion des locaux, mais plutôt sur la recherche de partenaires extérieurs pour poser les tranchées du développement économiques. Il faut considérer que plusieurs avantages s’offrent à nos pays, grâce à l’arrivée des puissances extérieures. Par contre, cette stratégie de développement basée sur l’autre a entrainé le développement de la pauvreté dans beaucoup de localités africaines. Manque d’opportunités pour une catégorie de la population, chômage endémique, ménages vulnérables, faiblesse du niveau d’éducation, absence de démocratie et d’Etat de droit. Ces contraintes ont poussé des millions d’africains à tenter leur chance dans les quatre coins du monde. Ils s’organisent comme ils peuvent pour quitter le continent, à la quête de lendemain meilleur. Durant leur séjour à l’étranger, les Africains rencontrent sur leur chemin de grands obstacles à lever. Malgré les difficultés aux quelles, ils sont confrontés, ces braves engagés n’oublient jamais leur terroir d’origine et leur passé. Leur principale ambition reste la réussite pour venir en aide leur famille. Ils arrivent à s’en sortir, aident leurs parents, et participent aux efforts de construction de leur pays. Au regard de leur poids représentatif, leur gouvernement leur accorde peu d’importance.

La vie des africains à l’étranger

Selon des témoignages accablants, les africains qui vivent à l’étranger sont victimes de racisme, de mauvais traitements et de toutes sortes d’humiliation. Paradoxalement les autres nationalités étrangères séjournent en Afrique dans d’excellentes conditions ? Ils ne sont jamais inquiétés. Nos Etats leur facilitent leur intégration et leur fournissent les bonnes clés pour ouvrir les portes de la prospérité.

Cap sur les évènements en Chine, en avril 2020 (Covid-19 et population africaine) :

Les événements qui se sont produits en début de semaine en Chine restent des preuves certaines qui peuvent étayer notre argumentaire. Dans la ville de Canton, les autorités sanitaires chinoises ont affirmé la découverte de cinq nouveaux cas de Covid 19 chez les nigérians. Elles estiment que les personnes concernées sont des cas importés. La diffusion de cette information a provoqué un désastre pour les africains. Expulsions arbitraires, interdiction de fréquenter les lieux publics et privés et mis en quarantaine dans des hôtels à leur charge (frais d’hébergement et de restauration).

La situation a suscité beaucoup d’analyses et d’appréciations sur les réseaux sociaux. Des commentaires sur la xénophobie, des vidéos publiées pour dénoncer les autorités chinoises, des contributions citoyennes pour attirer l’attention des chefs d’état africains de la gravité des évènements…, bref plusieurs formes d’indignations pour réclamer la dignité humaine de l’Africain.

Réflexion personnelle

Face à de telles occasions méprisantes pour la population africaine immigrée, je me pose la question de savoir, qui doit être en première ligne pour apporter des solutions ? Les concernés doivent-ils apporter la réplique ou c’est plutôt au niveau étatique que le problème doit se régler ?

Réactions

  • Réaction de l’Union Africaine :

Voici la réplique de la commission de l’Union Africaine à travers son président :

« Mon bureau a invité l’ambassadeur de Chine auprès de l’Union Africaine, M. Liu Yuxi, pour exprimer notre extrême préoccupation face aux allégations de mauvais traitements infligés aux Africains à Guangzhou et a appelé à des mesures correctives immédiates », a indiqué Moussa Faki Mahamat sur son compte Twitter.

À vous chers lecteurs de vous faire votre propre analyse.

À ce jour, nous sommes le vendredi 17 avril 2020, aucun président africain ne s’est prononcé officiellement pour soutenir les peuples opprimés. Et pourtant lors des évènements de Charlie Hebdo, plusieurs présidents africains et des chefs de gouvernements ont largement manifesté leur soutien inconditionnel à la France. Ils se sont déplacés pour présenter au président français leurs condoléances et marcher avec lui pour s’indigner.

Ma compréhension

Notre solidarité peut s’appliquer avec les pays développés et non avec nos frères du même continent. C’est bizarre.

– En revanche, le Nigéria a pris position face aux problèmes qui se sont survenus en Chine.

1- Cyril Anozie Maduabuchi, Consul du Nigéria à Canton, a déploré la situation et a pris la défense de ses compatriotes. Dans une vidéo qui circule sur internet, il déclare que des nigérians ont été mis en quarantaine, alors ils ont été testé négatifs. Il s’est présenté aux autorités chinoises pour assister ses frères et par la même occasion arracher les passeports de ses compatriotes aux autorités chinoises.

Des actes responsables et patriotiques à saluer.

2- Femi Gbajabiamila, président de la chambre des représentants du Nigiria a convoqué les autorités chinoises dans son bureau pour exprimer sa colère et par la même occasion leur expliquer l’importance d’accorder un traitement normal aux Nigérians établis en Chine.

Réactions d’autres africains

– A travers internet également, plusieurs milliers de publications circulent pour dénoncer l’attitude du gouvernement chinois. Il s’agit principalement des intéressés, de leurs proches et un poignet d’engagés qui milite pour le développement de l’Afrique. Ils ont initié des ripostes pour essayer de traiter les problèmes à leur niveau.

Mon point de vue

A la lecture de ce cas pratique, j’estime que les autorités africaines nous envoient un message très clair, vous avez choisi de partir, débrouillez vous.

Réaction des autorités chinoises par le biais de Zhao Lijian, porte parole du ministère des affaires étrangères :

Suite aux interpellations des africains, voici les réponses fournies :

« La politique amicale de la Chine envers l’Afrique n’a pas été modifié et l’amitié des peuples des pays africains ne serait pas ébranlée et nous ferons aucune discrimination à l’encontre de nos frères africains. En fait lors des premiers jours de l’épidémie en Chine plus de 3 000 africains étaient en sécurité à l’exception d’une personne infectée et rapidement soignée. Dans le cadre du processus et de prévention de l’épidémie, le gouvernement a choisi d’accorder une grande importance à la sécurité et à la santé des étrangers en Chine. La chine et l’Afrique ont été toujours de bons amis, des partenaires et des frères ».

Quelques exemples intéressants  

Cas 1 : Le 14 avril 2020, l’État français contre Amazon :

Durant cette période critique, la France a estimé que le géant de la distribution en ligne Amazon ne protège pas assez ses salariés contre l’épidémie. Le tribunal de Nanterre (banlieue parisienne dans les Hauts de Seine) s’est penchée sur la question et a décidé la restriction temporaire des activités d’Amazon aux seules opérations de livraison de produits alimentaires, d’hygiène et médicaux. Le jugement est entré en vigueur le lendemain de la décision judiciaire, à savoir le 15 avril 2020. Il est astreint d’une amende d’un million d’euro par jour de retard et par infraction constatée.

En langage simple, le tribunal français condamne l’entreprise de l’homme le plus riche du monde, Jeff Bezos à limiter ses activités sur le territoire national pour protéger ses populations du coronavirus.

Cas 2 : Le président Donald Trump contre Andrew Cuomo, gouverneur de l’État de New york

Face à la volonté du président américain de redémarrer l’économie américaine dans les plus brefs délais, le gouverneur de New York, Andrew Cuomo lui tient tête pour défendre les intérêts de sa communauté. Le président Trump a affirmé en début de semaine qu’il disposait d’une autorité « totale » pour alléger les mesures de restrictions mises en place par les gouverneurs du pays pour tenter d’endiguer la propagation du nouveau coronavirus. Un jour après sa déclaration, le Gouverneur lui envoie une réplique salée, en lui notifiant qu’il n’acceptera pas cette décision car mettant en danger les New Yorkais. Il invite le président américain à oublier les décisions subjectives et d’écouter les faits scientifiques. En résumé il refuse de suivre le président Trump.

Voici deux cas, très loin du contexte africain, qui sont des exemples de preuves de patriotisme, d’engagement et d’attachement aux valeurs républicaines et au respect des populations.

Pour les événements qui se sont déroulés en Chine, une réponse patriotique de la part de nos responsables pouvait être une leçon pour ce peuple qui compte beaucoup sur l’Afrique pour maintenir sa position de leader. Coupons-leur les livres et menaçons-les de leur fermer nos marchés.

Chers président africains,

Si vous vivez dans la même planète que nous, nous devons être sur le même bateau. Vous avez demandé notre confiance et nous avons voté massivement pour vous l’accorder. À ce titre nos préoccupations et nos espérances se ressemblent. Le texte que j’ai partagé n’a rien de révolutionnaire, il rappelle seulement la posture que vous devez avoir pour nous assister en cas de besoin.

Je vous remercie pour votre compréhension.

Ibrahima Théo LAM

Militant engagé pour la cause africaine

E-mail : lamtheo79@yahoo.fr

Téléphone : 0033 6 10 87 96 13