Royal Air Maroc (RAM) durement affectée par la crise sanitaire de la Covid-19, a entamé le douloureux processus de compression de ses effectifs. 140 personnes, dont 65 pilotes, 59 salariés du personnel navigant commercial et 16 du personnel au sol, ont été notifiées entre le 25 et le 26 août de leur licenciement pour des motifs économiques.
Selon la lettre de notification individuelle, transmise par le truchement du cabinet d’avocats mandaté par la compagnie, Bassamat & Laraqui, les suspensions prendront effet à partir du 31 août. « La solution de recourir à des licenciements pour motifs économiques est aujourd’hui dictée par la nécessité de sauver la compagnie », précise RAM.
Selon le plan de sauvetage, la compagnie devrait se séparer de près de 900 salariés (dont 150 pilotes), soit environ 30% de ses effectifs. Un appel à départ volontaire a été lancé en direction des plus de 57 ans, avec 15 ans d’ancienneté. En plus de la réduction des effectifs, le transporteur envisage de vendre ou louer une vingtaine d’aéronefs. Il prévoit aussi la compression de son réseau avec la suppression de plusieurs lignes en Afrique, Asie, Europe et Amérique. L’application de toutes ses mesures de restructuration est suivie de près par un comité de pilotage créé pour la circonstance.
Financièrement asphyxiée par la crise sanitaire actuelle, RAM a enregistré d’énormes pertes en revenus. Le directeur général, Abdelhamid Addou, l’estimait à 50 millions de dirhams (5 millions de dollars) par jour depuis la suspension des opérations commerciales. Pour lui, l’impact de cette crise sera « longue et douloureuse ». Pour retrouver un rythme normal, il estime que l’entreprise aura besoin d’une reprise étalée sur une période minimale de 36 mois.
Le gouvernement a récemment annoncé une aide financière de 6 milliards de dirhams marocains (649 millions de dollars). Selon le ministre de l’économie et des finances, Mohamed Benchaâboun, 60% de cette enveloppe, soit 3,6 milliards de dirhams, seront injectés dans le capital de la compagnie nationale. Les 40% restants (2,4 milliards de dirhams) prendront la forme de crédits garantis par l’Etat. Cette somme sera débloquée en plusieurs échéances et se fera proportionnellement à la réalisation des objectifs fixés dans le plan de sauvetage de RAM, a rappelé le gouvernement.