La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), dans son rapport : « Situation de la Microfinance l’Umoa au 31 Mars 2020 », révèle que 16 institutions de Microfinance étaient sous administration provisoire à fin mars 2020 dans la zone Uemoa.

« Quant aux  systèmes financiers décentralisés (Sfd) en difficulté, 16 institutions de Microfinance étaient sous administration provisoire à fin mars 2020, dont 7 au Bénin, 2 au Burkina, 2 au Niger, 2 au Togo, une en Côte d’Ivoire, une au Mali et une au Sénégal », précise la Bceao dans le rapport.

D’après la source, la présente fiche fait le point de la situation du secteur de la Microfinance dans les pays membres de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) au titre du premier trimestre de l’année 2020. Les informations sur les systèmes financiers décentralisés (Sfd) se fondent sur l’analyse de l’évolution des indicateurs évalués à partir des données estimées.

« Le nombre de Sfd  dans l’Umoa  est de 509 unités à fin mars 2020. En outre, 14.814.033 de personnes ont bénéficié des services financiers fournis par les institutions de Microfinance sur la période sous revue, à travers 4.897 points de service répartis dans les États membres de l’Union », souligne la Bceao.

D’après la source, l’examen des indicateurs d’intermédiation des Sfd de l’Union fait ressortir une évolution relativement favorable à l’inclusion financière, avec un taux brut de dégradation du portefeuille qui s’est inscrit en baisse, ressortant à 7,1% contre 7,4% à fin mars 2019, pour une norme généralement admise de 3% dans le secteur.

 Dépôts collectés se chiffre à 1.520,9 milliards de FCFA

« Sur la période sous revue, le montant des dépôts collectés s’est établi à 1.520,9 milliards de F cfa contre 1.390,8 milliards de FCFA une année plus tôt, soit une augmentation de 9,4%. Cette progression est enregistrée au Mali (+17,5%), au Bénin (+12,8%), en Côte d’Ivoire (+11,2%), au Burkina (+10,4%), au Togo (+8,0%) et au Sénégal (+5,4%). En revanche, un repli a été noté au Niger (-2,3%) et en Guinée-Bissau (-1,7%). Les dépôts à vue demeurent prépondérants avec une part de 59,4% », note la Bceao.

Toujours d’après la source, les dépôts à terme et les autres dépôts constituent respectivement 19,9% et 20,7%. Et en outre, l’épargne mobilisée par les Sfd a été constituée à hauteur de 50,5% par les hommes, 27,6% par les femmes et 21,9% par les groupements.

Et le rapport de préciser : « Le montant moyen de l’épargne par client s’est fixé à 102.663 FCFA à fin décembre 2019 contre 95.189 FCFA au titre du premier trimestre de l’année 2019.Pour l’ensemble des Sfd de l’Umoa, l’épargne recueillie représente 5,5% de la totalité des dépôts détenus par les établissements de crédit de l’Union ».

S’agissant de l’encours des crédits des Sfd  de l’Union, la source souligne qu’il s’est accru de 8,7% par rapport à son niveau à fin mars 2019, pour ressortir à 1.510,1 milliards de F cfa. Cette hausse est observée en Côte d’Ivoire (+19,1%), au Burkina (+8,3%), au Mali (+7,5%), au Sénégal (+7,5%), au Niger (4,0%), au Togo (2,7%) et au Bénin (+0,9%). Toutefois, une diminution a été notée en Guinée-Bissau (-31,1%). Une part de 49,4% de l’encours des crédits des institutions de Microfinance est constituée de concours à court terme.

« L’encours moyen des prêts par bénéficiaire a augmenté de 7,2%, pour s’établir à 101.937 FCFA à fin mars 2020 contre 95.060 FCFA une année auparavant. Pour l’ensemble du secteur, l’encours des crédits représente 6,6% des créances consenties par les établissements de crédit de l’Union », mentionne-t-on dans le document.