(Agence Ecofin) – Selon la Banque mondiale, la Chine détient 63% de la dette combinée due aux pays membres du G-20 contre 45% en 2013. Cette part a augmenté en même temps que le montant de la dette extérieure des pays pauvres éligibles au moratoire du G-20, qui a atteint 744 milliards $ en 2019.

La Chine détient désormais 63% des créances combinées des pays membres du G-20. Ce sont les chiffres révélés cette semaine par la Banque mondiale à l’occasion de la publication de son nouveau rapport sur les statistiques de la dette internationale (IDS).

Selon l’institution, cette part largement dominante est en constante progression depuis quelques années. En 2013, elle n’était que de 45% ; ce qui était déjà considéré à l’époque comme un niveau assez élevé pour un pays qui se considère toujours comme faisant partie des nations à revenu intermédiaire.  

Cette part grandissante coïncide avec une hausse de la dette des pays pauvres, indique le rapport IDS. Ainsi, la dette extérieure totale des pays éligibles à l’initiative d’allègement adoptée en avril 2020 par les pays du G-20 (DSSI) a augmenté de 9,5 % par rapport à l’année précédente. Elle a atteint un montant record de 744 milliards de dollars en 2019, et a augmenté deux fois plus vite que celle des autres pays à faible et moyen revenu.

« L’encours de la dette des pays éligibles au DSSI envers les créanciers bilatéraux officiels, composés principalement de pays du G-20, a atteint 178 milliards de dollars en 2019 et représentait 17 % des flux de dette nette à long terme des pays à faible et moyen revenu », a indiqué la Banque mondiale dans un communiqué.

Le rapport intervient dans un contexte particulier marqué par le coronavirus qui a poussé les pays pauvres à réclamer un mécanisme d’allègement de leur dette envers les pays les plus riches. Si ceux-ci ont accordé à travers le G-20 un moratoire sur le remboursement de la dette qui leur est due (prolongée de six mois cette semaine), certains dirigeants continuent d’estimer cette mesure insuffisante, réclamant l’annulation de la dette.

Pour David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale, « l’obtention d’un niveau d’endettement durable à long terme dépendra d’un changement à grande échelle dans l’approche mondiale de la transparence de la dette et des investissements ».

Et d’ajouter : « le temps est venu d’adopter une approche beaucoup plus globale pour s’attaquer à la crise de la dette à laquelle sont confrontés les habitants des pays les plus pauvres – une approche qui implique la suspension du service de la dette ainsi que des efforts plus larges tels que la réduction de l’encours de la dette et une restructuration plus rapide de la dette, fondée sur une plus grande transparence ».