Critique du rapport de la PROPARCO

La 35e édition de la revue Secteur Privé & Développement de Proparco, filiale de l’Agence Française de Développement (AFD), intitulée « Préserver la biodiversité : le secteur privé en action ».) a été publiée  le 18 mars dernier. Elle affirme de manière péremptoire que 75% des ressources naturelles terrestres et 40% des océans sont aujourd’hui fortement dégradées 

Ce diagnostic alarmiste s’inscrit en droite ligne des conclusions du Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat (GIEC), publié le mardi 8 octobre 2018  qui alertait sur la nécessité de tout mettre en œuvre à l’échelle mondiale afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Avec culot, ce rapport affirmait que les conséquences d’un tel réchauffement seraient sévères aussi bien pour la vie sur terre que pour la santé de nos économies.

Occasions ne pouvaient être mieux espérées de reprendre ma plume du « penser autrement » pour, à travers ces quelques lignes m’interroger sur la pertinence de la gestion de la problématique environnementale.

Je souhaite à travers ces quelques lignes revisiter les dogmes et certitudes qui entourent les questions environnementales, montrer en quoi la responsabilité des humains que nous sommes sur les changements climatiques n’est certainement pas scientifiquement établie malgré la pensée dominante.

En décidant d’écrire ces quelques lignes sur ce sujet d’enjeu stratégique majeur, certains diront vital pour l’humanité, nous aurons recours autant que possible au bon sens, à l’esprit critique et à notre foi de croyant.  En effet sur beaucoup de sujets qui ont marqué la vie de l’humanité, le fait que les problématiques n’aient toujours pas été posées de manière rigoureuse a naturellement parfois biaisé les solutions. Des analyses essentiellement basées sur le paradigme de l’analyse intellectuelle, élitiste, et souvent sur des anticipations erronées. L’ONU n’a-t-elle pas prédit, dans l’erreur,  des millions de morts en Afrique du fait du coronavirus ? Nous demeurons convaincus que la problématique liée à l’environnement fait partie de ces errements dont l’humanité toute entière continue de subir les conséquences.

La terre est le théâtre de phénomènes de plus en plus inquiétants qui ont pour noms réchauffement climatique,  inondation pluviale, tsunami, dérèglement  climatique, fonte de glaciers, tempête, désert, tremblement de terre, intempérie etc.. Le cyclone de Bhola au Bengladesh (12 novembre 1970), le plus meurtrier de l’histoire de l’humanité avec  ses 400 000 victimes semble avoir été un des détonateurs qui ont précipité la prise de conscience environnementale universelle.

La terre ainsi que l’univers ont été créés il y a des milliards d’années selon un fonctionnement programmatique qui n’a rien laissé au hasard. Les planètes qui gravitent autour du soleil, la répartition spatiale harmonieuse des ressources au niveau du sous-sol (pétrole, gaz, manganèse, chrome, cuivre etc…) et à la surface terrestre (fleuves, mers, végétation, climat) doit assurément intriguer l’homme, qui ne cerne toujours pas, malgré des siècles de progrès techniques et scientifiques,  les critères à l’origine d’une telle répartition ; encore moins pourquoi ces différentes ressources ont été déterminées avec mesure (alternance entre sècheresse et inondation, raréfaction saisonnière des ressources halieutiques, cantonnement de nos plans de production agricole à des moments prédéterminés de l’année etc.. ).

Le poids de la terre, sa création programmatique et ses énormes capacités de stockage, doivent amener tout esprit épris de raisonnement à admettre son caractère parfaitement apte à faire face à nos besoins de subsistance. Si l’on raisonne en termes de masse, le globe terrestre, avec ses 6.10²4 tonnes semble avoir été plus difficile à créer que l’homme ; même avec un poids moyen de 100 kg par habitant, la population mondiale estimée à 7 milliards d’habitants ne représenterait qu’une partie extrêmement infime de la masse terrestre. Du reste,  en incorporant à la démarche notre insignifiante production industrielle que beaucoup de scientifiques mondiaux accusent à notre avis, à tort d’être à l’origine des dérèglements climatiques, l’on s’aperçoit que les capacités de reproduction et de stockage de la terre sont sans commune mesure avec les besoins de la création. Ce raisonnement qui se focalise fondamentalement sur notre seul berceau naturel terrestre n’intègre même pas notre atmosphère, qui est par essence infinie.

Nous voudrions rappeler aux tenants du discours sur la responsabilité de l’homme sur la dégradation des écosystèmes que la terre ainsi que l’univers fonctionnent sur la base d’une logique de système avec ses propres objectifs, ses mécanismes d’autocontrôle et d’autorégulation et naturellement ses pouvoirs de sanction à chaque fois que ses équilibres et son harmonie sont rompus. Parmi les équilibres indispensables au fonctionnement du système figurent quelques exemples : l’eau du fleuve et de la mer qui ne se mélangent pas , les éléments de la création produits, tous,  en couple ; l’alternance de la nuit et du jour , les montagnes  positionnées à des endroits vulnérables de la terre pour les stabiliser, les créations biologiques (animaux, humains ou végétaux) qui obéissent à des normes et à des logiques bien définies dont les vocations premières semblent être la régénération, la conservation de l’identité et le respect de cycles naturels programmés.

Or, force est de constater que l’homme remet en cause fondamentalement le fonctionnement du système par les organes génétiquement modifiés (OGM), l’altération de diverses créations (cueillette prématurée de fruits et légumes, croisement d’animaux), la pratique d’actes contre nature, les crises morales, la corruption engendrant des déséquilibres fondamentaux dans l’allocation judicieuse des ressources au niveau planétaire et la perte d’éthique.

Cette rupture dans l’harmonie crée des désordres nuisibles aux progrès économiques et sociaux de l’humanité. Et les phénomènes naturels nous le rappellent à chaque fois. La pandémie de COVID en est une illustration parfaite.

Toutes nos difficultés en matière environnementale proviennent à notre avis, plus de ces dysfonctionnements dans la cohérence du système, que d’un surplus de gaz carbonique rejeté dans l’atmosphère dont l’étendue infinie permet l’absorption sans difficultés de notre CO2. L’atmosphère est parfaitement ordonnée pour que nos maigres fumées la détruisent. La gestion du cycle de l’eau, de la végétation et des cultures obéissent à un ordre qui échappe à l’humanité. L’expansion permanente de l’Univers témoigne d’une force invisible qui détient les paramètres de gestion des cieux et de la terre.

Il convient de revisiter l’histoire de notre humanité pour se rendre compte que nos difficultés environnementales contemporaines ont été expérimentées par d’autres générations avant nous. Ce fut le cas du premier déluge que l’humanité a connu à l’époque de Noé, de la disparition de divers peuples dans l’histoire : les Thamūd, les Aad et la communauté de Loth pour ne citer que ceux là, par des phénomènes climatiques violents.

L’Humanité, fait-elle preuve de lucidité et d’humanisme en prenant position en faveur des questions environnementales au détriment de questions vitales liées par exemple à la malnutrition des enfants et à la vulnérabilité des femmes?  La seule ligne rouge qui nous semble devoir être respectée par l’espèce humaine est le gaspillage sous toutes ses formes.

Il est grand temps que l’humanité change de paradigme dans sa façon d’appréhender les phénomènes environnementaux. Les données d’analyses et les hypothèses retenues semblent biaisées depuis le départ et il n’est pas superflu de s’interroger sur les vraies motivations qui ont amené un petit groupe de scientifiques et quelques leaders d’opinions mondiaux à « embarquer » l’humanité dans un combat vain, perdu d’avance, et fortement mobilisateur d’énergie. En dépit du caractère peu fiable de nos outils de gestion prévisionnelle, un organisme comme Climate Action Tracker (CAT), un qui regroupe quatre centres de recherche, s’était même hasardé à prédire un réchauffement de 2,9 à 3,1 degrés d’ici à 2100.

Très certainement, des arrière-pensées géopolitiques pourraient expliquer les prises de positions constantes et incompréhensibles sur les questions environnementales. En effet, la perte d’influence des pays du nord, consécutive a un vieillissement inéluctable de population, à une perte de compétitivité et au déplacement progressif du centre de gravité industriel mondial du nord vers les pays émergents génèrent naturellement des frustrations. Du reste, la question environnementale a été agitée pour la première fois en 1972, dans un contexte marqué par de profondes mutations en chine et au moment où les observateurs sérieux anticipaient des phénomènes de délocalisation industriels de l’Europe vers les pays à faibles coûts de productions, avec ses conséquences sur l’emploi.

Future puissance économique planétaire, la Chine s’apprêtait à allumer le feu de son décollage économique irrésistible. Freiner l’élan industriel de ces pays en les amenant à prendre des engagements en matière de réduction de CO2 devenait une arme géopolitique. Tout autant inciter les pays pauvres à ne pas couper une ressource naturelle, les forêts, hypothèque leur capacité à trouver des ressources financières internes nécessaires à leur développement et à se lancer vers l’émergence.

Pendant ce temps les efforts de compensations financières annoncés ne sont que des vœux pieux difficilement réalisables. Un jeu de dupe sans doute.

Au moment où, l’humanité a pris l’engagement de réduire de 2 degrés la température mondiale, phénomène naturellement hors de portée de l’influence humaine, il y a de quoi s’interroger sur le réalisme de tels engagements surtout en l’absence d’organisme de contrôles internationaux et de mécanismes de sanction.

 Les engagements financiers liés à  la création d’un fonds de compensation de 100 milliards de dollars à partir de 2020 semblent tout aussi illusoire dans le contexte de pandémie actuelle où tous les efforts doivent porter sur comment arriver à satisfaire les besoins vitaux de l’humanité.  

Nous lançons un appel à nos concitoyens mondiaux à faire preuve de plus de modestie et de sens de la mesure dans l’appréciation des questions environnementales ; arrêtons ces initiatives empreintes de vanité et de naïveté et évitons de perdre du temps sur des enjeux incontrôlables;  Mettons l’humain au centre des enjeux. Apprenons à être réaliste et pragmatique. Concentrons-nous sur des enjeux réalisables et utiles à l’humanité. Focalisons nos énergies sur la croissance vertueuse et la solidarité ».

Magaye GAYE

Economiste   international

Dakar Sénégal