La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), dans son rapport annuel 2020, souligne que l’encours des crédits octroyés par les institutions de Microfinance a augmenté (+12,3%), passant de 1.483,2 milliards à fin décembre 2019 à 1.662,2 milliards à fin décembre 2020.

« Le secteur de la Microfinance de l’Umoa a poursuivi son dynamisme, en termes d’intermédiation et d’accès des populations aux services financiers, au cours de l’année 2020. En effet, sur la base des informations disponibles, le nombre de points de services des 521 SFD de l’Union est passé de 4.258 à fin décembre 2019 à 4.299 à fin décembre 2020. Le nombre de bénéficiaires des prestations des institutions de Microfinance est ressorti à 15,9 millions à fin décembre 2020 contre 13,6 millions à fin décembre 2019, soit une progression de 16,9% », précise-t-on dans le rapport.

D’après la source, l’activité d’intermédiation financière des SFD s’est également renforcée. En effet, les dépôts collectés se sont établis à 1.650,5 milliards à fin décembre 2020 contre 1.431,0 milliards à fin décembre 2019, soit un accroissement de 15,3%. Ils représentent 5,1% des dépôts collectés par les établissements de crédit de l’Union au cours de la période sous revue. Et le poids des dépôts à vue est demeuré relativement stable par rapport à l’année précédente, représentant 60,3% de l’épargne collectée par les Sfd. Le rapport souligne que  les dépôts à terme et les autres dépôts constituent respectivement 18,1% et 21,6%.

Et le document de préciser : « L’encours des crédits octroyés par les institutions de Microfinance a augmenté (+12,3%), passant de 1.483,2 milliards à fin décembre 2019 à 1.662,2 milliards à fin décembre 2020. Il représente 6,8% des crédits accordés par les établissements de crédit de l’Union. Les crédits à court terme représentent 50,1% de l’ensemble des concours octroyés par les Sfd. Les prêts à moyen et long termes constituent respectivement 30,0% et 19,9%. L’encours moyen des financements des Sfd  par membre a connu une baisse de 4,1% pour se situer à 104.217 F cfa  contre 108.666 F cfa  en 2019 ».

133,9 milliards de créances en souffrance

« Au cours de l’année 2020, les actions visant l’assainissement du secteur de la Microfinance, la modernisation des outils de supervision des activités de Microfinance et la maîtrise des menaces auxquelles sont confrontés les Sfd se sont poursuivies. Elles se sont traduites par une détérioration de la qualité du portefeuille des crédits des Sfd, en raison de l’impact de la crise sanitaire sur les activités des clients de ces institutions financières. En effet, les créances  en souffrance sont ressorties à 133,9 milliards à fin décembre 2020 contre 96,4 milliards au 31 décembre 2019 », note le rapport.

Toujours d’après la source, le taux brut de dégradation du portefeuille des Sfd de l’Umoa , mesuré par la somme des créances en souffrance rapportée à l’encours des crédits, s’est établi à 8,1% à fin décembre 2020 contre 6,5% à fin décembre 2019, soit une hausse de 1,6 point de pourcentage. Et il se situe au-dessus de la norme de 3% généralement admise dans le secteur.

10 autorisations d’exercice de finance islamique ont été octroyées

« S’agissant de la finance islamique, plusieurs demandes d’agrément ont été introduites dont une a reçu en 2020 l’avis favorable de la Bceao, en vue d’exercer à titre exclusif les opérations de finance islamique au Niger. A ce jour, 10 autorisations d’exercice ont été octroyées, pour 2 banques exerçant exclusivement l’activité de finance islamique, 6 banques disposant d’une branche islamique, 1 Système Financier Décentralisé (Sfd) exclusivement islamique et 1 Sfd  disposant d’une branche islamique », explique-t-on dans le rapport.

La source note qu’une formation en ligne a été organisée au profit des Associations Professionnelles des Systèmes Financiers Décentralisés (Apsfd ) de l’Umoa , les 5 et 6 novembre 2020 sur les aspects juridiques et opérationnels de la finance islamique dans l’Union.