La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), dans son «  Rapport sur les conditions de banque dans l’Uemoa en 2020. Juin 2021 », estime que le volume moyen des transactions est  de 275 milliards de F cfa  en 2020 sur le marché interbancaire de l’Uemoa.

« En 2020, le marché interbancaire de l’Union a été caractérisé par une contraction du volume moyen de transactions. Ainsi, le volume moyen des transactions toutes maturités confondues s’est élevé à 275 milliards de F cfa  en 2020, contre 455 milliards de F Ca  en 2019 (-40%).

S’agissant des taux d’intérêt, le compartiment à une semaine a enregistré une détente du taux d’intérêt moyen pondéré de 4,50% en 2019 à 3,48% en 2020 », explique –t-on dans le rapport.

D’après le rapport, le montant moyen des injections hebdomadaires de liquidité est ressorti à 3.562,0 milliards, au cours de l’année 2020, en hausse de 7,2 milliards par rapport à l’année 2019. Et le taux moyen pondéré des opérations hebdomadaires d’injection de liquidités s’est établi à 2,35% au cours de l’année 2020, en recul de 116,06 points de base (pdb) par rapport à 2019.

D’après le rapport, au total, l’encours du refinancement accordé aux banques a progressé de 24,5% ou +1.152,5 milliards, passant de 4.712,6 milliards à fin décembre 2019 à 5.918,0 milliards à fin décembre

2020.

« Les incertitudes induites par la pandémie de la Covid-19 ont conduit la Bceao à maintenir durant l’année 2020 une orientation accommodante de sa politique monétaire. Dans un contexte de faible inflation, elle a réduit son principal taux directeur à son niveau historique le plus bas et accru substantiellement ses interventions en faveur des banques dès le déclenchement de la crise sanitaire. En outre, pour conforter son action monétaire et préserver le financement de l’activité, la Bceao  a également pris des mesures fortes en faveur de plusieurs acteurs de la vie économique », note le rapport.

D’après la source,  la Banque Centrale a notamment accru de 340 milliards en une semaine, son offre de liquidité le 24 mars 2020. Elle a ensuite décidé, à compter du 31 mars 2020, de servir la totalité des besoins exprimés par les banques sur ses guichets de refinancement, au taux unique de 2,50%, son taux minimum à cette date. Et ce taux a été ramené depuis le 24 juin 2020 à 2,00%, soit l’un des plus faibles en Afrique.

Montants des crédits mis en place

« A l’instar des années précédentes, l’offre de crédits bancaires dans l’Union a maintenu sa dynamique haussière en 2020. En effet, le volume de crédit mis en place s’est inscrit en hausse de 5,0%, ressortant à 16.212,5 milliards en 2020, contre 15.435,7 milliards en 2019.

Par objet, des progressions significatives ont été relevées pour les crédits d’habitation

(+133,4%) et de consommation (+26,3%). L’accroissement significatif du crédit à l’habitation est imprimé par le Bénin, où une importante expansion du crédit destiné à financer le programme de logements sociaux a été notée. Une légère progression est également observée pour les concours destinés à l’équipement (+0,8%) et à la trésorerie (+0,2%). En revanche, une baisse de 18,6% est relevée pour les crédits destinés à l’exportation. En termes de répartition, près des deux tiers des crédits octroyés sont destinés à la trésorerie (57%), tandis que ceux consacrés à la consommation et l’équipement sont respectivement de 16% et

12% », note le rapport.

La source estime que la tendance haussière du montant des nouveaux crédits dans l’Union s’est maintenue grâce à l’accroissement du financement de l’activité économique observée au Niger (+15,3%), en Guinée-Bissau (+14,2%), au Burkina (+13,0%), en Côte d’Ivoire (+12,0%) et au Sénégal (+0,8%). Cependant, les nouvelles mises en place de crédits se sont contractées au Mali (-11,2%), au Togo (-7,0%) et au Bénin (-0,4%).

Et le rapport de préciser : « Selon la nature des bénéficiaires, l’augmentation du volume des crédits dans l’Union en 2020 a notamment concerné la Clientèle financière (+42,3%), les Coopératives et groupements villageois (+35,0%), les particuliers (+23,72%) et les Etats et organismes assimilés (+19,5%). Le volume de crédit s’est par contre contracté pour les sociétés d’État (-13,7%), les entreprises individuelles (-8,6%) et les structures d’assurance et de caisse de retraite (-3,4%). La structure des crédits selon la catégorie de la clientèle, reste prédominée par les crédits aux entreprises privées (54,3%), en lien avec l’importance des crédits de trésorerie. Les crédits aux particuliers représentent 18,2% des montants accordés en 2020 ».

D’après la source, relativement à la durée des concours bancaires mis en place en 2020, les demandes de crédits de court terme, plus précisément ceux dont l’échéance est inférieure ou égale à deux (2) ans, demeurent les plus importantes. Les crédits à court terme ont représenté près des trois quart du crédit total en 2020 (73,9%) et sont en hausse de 1,3 point de pourcentage par rapport à l’année précédente. Et  il est également noté un maintien de la dynamique haussière des crédits dont la maturité est comprise entre 2 et 5 ans, avec une part de 13,7% des concours en 2020, contre 12,9% en 2019.