La direction des financements et des partenariats Public-Privé (DFPPP), a organisé ce week-end au profit des membres du Collectif des journalistes économiques (COJES) un atelier sur le nouveau cadre des partenariats public-privé (PPP). En marge de la rencontre, M. El Hadji Ibrahima Mané, dg de la coopération, des financements extérieurs, du développement du secteur privé et des partenariats, estime que les PPP restent une solution une solution alternative à l’endettement.

D’après M. Mané, le décret d’application n°2021-1443 du 27 octobre 2021 de la nouvelle loi n°2021-23 du 02 mars 2021 relative aux contrats de partenariat public-privé a été adopté pour faire des PPP un levier important de l’atteinte des objectifs du Plan d’Actions Prioritaires Ajusté et Accéléré (PAP 2A) dont 40% du financement, représentant un montant de 4.770 milliards, est attendu du secteur privé.

« Ce nouveau cadre des PPP à la fois flexible et plus attractif, prend en compte les bonnes pratiques ainsi que nos spécificités afférentes à l’environnement des affaires. Et ceci, pour permettre une réalisation substantielle de projets PPP de qualité en mode Fast-Track, créateurs d’emplois, tout en assurant une sécurité juridique des parties s’engageant sur du moyen et long terme », a laissé entendre M. El Hadji Mané.

« Les PPP restent une solution aujourd’hui alternative à l’endettement. Vous savez autant que qu’il y a beaucoup de difficultés pour nos pays à faire face aux besoins, les besoins à termes d’investissement public sont très importants car il y a un rattrapage infrastructurel, un rattrapage pour atteindre les taux de croissance aujourd’hui espérés. Donc les PPP restent cette solution-là aujourd’hui, à savoir faire financer par le secteur privé, ces besoins en investissement public. Donc, pour nous, à travers cette campagne, c’est  d’abord vulgariser le cadre, c’est d’abord permettre à tous ces acteurs, leur permettre de comprendre et de maîtriser ce nouveau cadre-là, ce qui leur permettrait dans le montage, dans la génération de  projets de ne pas  juste penser à des financements de type classique mais à faire des propositions avec un certain altruisme, une certaine conception, une certaine structuration, en tout cas faire des propositions à l’état de solutions à travers le secteur privé », dira M. Ibrahima Mané.

Il estime qu’ils ont lancé le concept « Tabax Sunu PPP, Nguir tabax sunu reew ».

Il a tenu à préciser que le ministère de l’économie du plan et de la coopération, a entamé un process qui a pris presque 2 ans sous l’encadrement et la vision éclairée du Chef de l’Etat et l’ensemble du gouvernement qui ont été impliqués.

« Il y a eu d’autres parties prenantes à savoir la société civile, le Fmi, la Banque mondiale et les partenaires au développement ainsi que les associations d’usager qui ont également contribué aujourd’hui à développer dans le cadre des démarches participatives ce nouveau cadre-là. Suite à cela, il y a évidemment, un des points forts de ce cadre-là, c’est la mise en place d’une unité d’expert en charge des PPP », poursuit-il.

Et M. Mané de rajouter : « « Nous démarrons ces ateliers de sensibilisations car nous avons déjà, dans le cadre d’une démarche également de co-création avec le ministère sectoriel, eu à travailler sur l’ensemble des projets de telle sorte à avoir un portefeuille de projets « PPPeables » et pour pouvoir démarrer l’exécution effective de ce nouveau cadre des PPP. Donc, nous allons faire un bilan très rapidement de telle sorte que nous pouvons vulgariser à l’ensemble des opérateurs économiques, le secteur privé national et le secteur privé international, les investisseurs ».

14 projets en niveau de maturité retenus et 21 projets totalement rejetés

« Nous avions au total 79 projets à la base, qui étaient des projets disons à escrimer, après le travail de screening, nous avons retenu 14 projets qui ont atteint un certain niveau de maturité, donc pour lesquels, il y a un travail complémentaire à faire. Nous avons classé ces projets type P1. Nous avons des projets type P2, c’est-à-dire où il y a un autre travail beaucoup plus fouillé. Donc, il y a un nombre de 44 projets sur lesquels, il y a un travail encore à faire et pour faire à cela, il faut de l’argent, d’où, nous avons créé dans la loi, le fonds d’appui à la préparation des PPP. Ce fonds-là permet de développer justement ces types de projets, ces 44 projets-là à travers ce fonds-là pour pouvoir leur permettre de passer un projet PPP1 et pouvoir maintenant faire l’objet , soit d’appel d’offre ou  en tout cas faire intéresser le secteur privé et enfin, nous avons les 21 projets qui ont été totalement rejetés car c’est des projets, soit typiquement privés, c’est-à-dire, ils ne sont pas « PPPeables » parce que, c’est un projet qui n’aura pas de retour sur investissement quelque part car, c’est peut être des projets de type sociaux », a souligné M. Mané.

Selon le Dg de la DFPPP, les projets P1, c’est des projets qui ont été sélectionnés car ils peuvent faire l’objet de PPP, c’est-à-dire pour qu’un projet soit considéré comme un projet PPP, il faut que ce projet crée un certain appétit pour le secteur privé.

« S’il n’a pas d’appétit, le secteur privé, ils ne vont pas venir investir sur des projets où, il n’y a pas de retour sur investissement. Donc, c’est justement, ces 14 projets qui ont été sélectionnés parce qu’ils ont atteint un certain niveau de développement qui pourrait faire l’objet aujourd’hui, à travers des travaux beaucoup plus poussés, faire l’objet de projets à présenter au niveau du secteur privé et c’est l’exercice que nous allons faire dans les prochains jours après un an , présenter le bilan aujourd’hui de ces projets « PPPeables », donc le portefeuille de projets « PPPeables » au Sénégal et le secteur privé international serait intéressé », renchérit M. Mané.