L’Agence pour l’Économie et la Maîtrise de l’Energie (AEME), en collaboration avec l’agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) et l’Association des Maires du Sénégal (AMS), a organisé un atelier sur la problématique de l’éclairage public, ce mardi 11 octobre 2022. Cette rencontre d’échange, a été l’occasion pour M. Issa Dione, directeur de cabinet du ministre du pétrole et des énergies de révéler que les collectivités territoriales doivent 25 milliards de F CFA à la Senelec en 2021.

Selon M. Issa Dione, directeur de cabinet du ministre du pétrole et des énergies, l’AEME avec ses partenaires, a organisé cet atelier avec les techniciens pour sensibiliser et proposer des solutions innovantes par rapport à la gestion de l’éclairage public.

« Vous savez l’éclairage public pose problème au Sénégal. Vous voyagez dans le pays, en pleine journée, vous voyez des lampes allumées, vous entendez toujours SENELEC se plaindre du fait que les communes ne payent pas l’électricité. L’Aeme veut analyser tout ça avec toutes les parties prenantes, avec l’appui des partenaires étrangers pour proposer des solutions innovantes qui permettront d’avoir derrière nous ces préoccupations-là. Naturellement, c’est un aspect important pour nous, Etat, le ministère du pétrole et des énergies, c’est pourquoi, nous avons tenu à être là, je voulais être là au nom du ministère du pétrole et des énergies, Mme Aissatou Gladima empêchée pour manifester notre solidarité et nous engager devant l’Aeme et devant l’Ames de leur assurer une main tendue pour atteindre l’objectif visé », a laissé entendre M. Issa Dione.

Et le directeur de cabinet du ministre du pétrole et des énergies de poursuivre : « C’est plus tôt fort heureusement que c’est le Président de l’Ames qui a soulevé le problème et j’en ai profité pour sensibiliser. Effectivement les créances de SENELEC aujourd’hui, les créances nationales, 22% de ces créances sont dues par les collectivités locales, soit 25 milliards de F CFA en 2021, c’est quand même beaucoup. Parce qu’en réalité, les communautés territoriales veulent faire supporter à l’Etat leur consommation énergétique. L’Etat a ses factures, lui aussi à payer et le plus souvent, même si à la fin, l’Etat s’acquitte de ses factures, ça fait un manque de trésorerie importante de Senelec parce qu’on reste des mois et des années à gérer des dettes qui, ne sont pas sûr d’être honorées. Je pense que c’est un problème qui doit être clarifié et bien défini pour que les gens sachent que quand on consomme de l’électricité, quand on consomme de l’eau, on doit payer, c’est important ».

Selon M. Saër Diop, Dg de l’agence pour l’économie et la maîtrise de l’Energie (AEME), la problématique de l’éclairage public se pose de plus en plus au niveau du Sénégal.

« Vous conviendrez avec moi que chacun de nous, constate toujours que l’éclairage public, reste allumé en longueur de journée à travers les rues et artères du Sénégal, ce qui est véritablement un problème, en plus de cela, c’est un éclairage très énergivore avec des lampes démodées qui consomment énormément d’énergie, un entretien défectueux et d’horloge en panne, bref, tout un tas de problème qui fait véritablement que l’éclairage public au Sénégal est loin d’être très performant », affirme M. Saër Diop.

« Nous avons démontré qu’un programme d’éclairage public efficace pilote, pas encore généralisé, permet véritablement de réduire la facture d’électricité d’éclairage public qui s’élève autour de 14 milliards d’au moins de 5 milliards de F CFA par an, ce qui n’est pas négligeable, vue que, aujourd’hui, l’éclairage public, il constitue 80% des besoins énergétiques, en électricité au niveau des collectivités territoriales », poursuit M. Diop.

Il estime que chacun doit payer ce qu’il consomme et l’Etat central n’est pas là pour faire des compenses.

L’écrasante majorité des communes du Sénégal ne payent pas leur facture d’électricité

M. Mbaye Dione, Maire de Ngoundiane, représentant du secrétaire général de l’association des maires du Sénégal (AMS) a affirmé : « L’AMS est plus consciente que des efforts doivent être faits par l’ensemble des acteurs, par tous les citoyens mais d’abord par nous, les dirigeants parce que cette question, elle est centrale, elle doit être éclairée pour que nul ne l’ignore, qu’on sache que c’est une obligation de tout citoyen de payer ce qu’on consomme. Aujourd’hui, nous avons un souci, nous versons dans la facilité par le boulot mais nous savons que ce que nous consommons, nous devons le payer, nous consommons l’électricité, nous devons la payer malheureusement, ce n’est pas souvent le cas. Pourquoi, parce que l ’Etat est une continuité, nous avions hérité d’une situation un peu délicate ».

Selon M. Mbaye Dione, dans l’écrasante majorité des communes du Sénégal, quand elles reçoivent la facture de la Senelec, elles ne la payent pas, on ne les coupe pas, pourquoi ?

« Parce qu’il y avait une décision, une volonté politique qui ne reposait pas sur un texte légal qui disait que les communes ne doivent pas payer l’électricité et ça nous poursuit jusqu’à présent des gens qui aiment la facilité, ils s’engouffrent là-dessus.  Et je pense que c’est un problème de citoyenneté. Je pense que c’est une question qu’on doit régler définitivement par une réglementation claire, transparente, une citoyenneté que nous devons nous inculquer parce que chacun de nous, consomme pour l’essentiel l’électricité chez lui mais il le consomme de façon rationnelle parce qu’il sait ce qu’il consomme, il doit le payer, ce n’est pas le cas. C’est pourquoi, j’interpelle mes collègues maires pour que cette citoyenneté nous anime, d’abord dans la consommation, où on rationalise par des installations intelligentes », dira-t-il.