L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’Union africaine (Centre africain de contrôle des maladies et Bureau interafricain des Ressources Animales de l’Union Africaine), ont initié la campagne de la semaine mondiale de sensibilisation aux antimicrobiens (WAAW) pour l’Afrique. Le ministre de l’élevage et de la production animale, M. Aly Saleh Diop a présidé ce lundi 21 novembre 2022 cette importante rencontre consacrée à la résistance aux antimicrobiens (RAM) qui, selon les acteurs, constitue une menace pour le développement humain et pour la lutte contre les maladies infectieuses.

M. Aly Saleh Diop, ministre de l’élevage et de la production animale, a affirmé : « Vous avez la problématique des antimicrobiens, elle est mondiale, voilà un sujet qui traverse la santé humaine, la santé animale et l’environnement parce que simplement son usage est aujourd’hui, un facteur déterminant pour la préservation de la santé humaine tout court. Mais, il se trouve que quelque part, il Ya quelques fois des dysfonctionnements qui, au lieu d’apporter donc une solution à cette problématique de santé humaine de façon globale, au contraire, nous amène à des difficultés parce que simplement, les usagers ne sont totalement sensibilisés sur la dangerosité de ces produits-là ».

Selon le ministre de l’élevage, c’est la raison pour laquelle, Dakar abrite aujourd’hui des sommités et des experts de très haut niveau pour réfléchir sur comment faire en sorte que les décideurs, les communautés, soient sensibilisées pour qu’ensemble qu’ils fassent prudence dans l’usage justement de ces antimicrobiens.

Le ministre estime que des médicaments qui sont destinés à l’humain sont utilisés dans le secteur de l’élevage.

Quant à Dr. Abebe Hail Gabriel, sous-directeur général, représentant de la FAO, il avance : « L’utilisation des antimicrobiens dans la production animale risque de poser beaucoup de problèmes. L’utilisation inappropriée de l’aliment de bétail, les problèmes sont dus à l’usage abusif de ces antimicrobiens. Si l’on ne prend pas garde, c’est des millions de personnes qui vont souffrir de la malnutrition ».

Dr. Godfrey Bahiigwa, représentant de la commissaire Agriculture, développement durable de la commission de l’Union Africaine, il souligne : « Il y a 1,2 million de morts du fait de la résistance aux antimicrobiens. Et l’Afrique centrale paye le lourd tribut. La semaine de sensibilisation est une occasion pour sensibiliser tous les acteurs. Il y a des pays qui ont développé des stratégies contre la résistance aux antimicrobiens. Nous sommes engagés dans des stratégies multifonctionnelles ».

Et le communiqué de préciser : « La RAM constitue une menace majeure pour le développement humain et la lutte contre les maladies infectieuses. Elle met également en danger la santé et le bien-être des animaux ainsi que la production alimentaire. De plus, la RAM a des répercussions négatives sur le fonctionnement des systèmes de santé et des économies humaines, animales et végétales ».

Et le document de rajouter : «L’utilisation des antimicrobiens en médecine vétérinaire a contribué sans nul doute à l’amélioration du bien-être animal, de la santé et des productions animales. Toutefois, leur usage souvent non raisonné engendre des échecs thérapeutiques et la présence de résidus dans les produits animaux destinés à la consommation humaine.

Ainsi, la résistance aux agents antimicrobiens constitue une menace mondiale croissante pour la santé humaine, la santé animale et la santé environnementale, la sécurité alimentaire et le développement économique ».

Gestion de la problématique de la RAM au Sénégal

D’après le communiqué de presse, pour gérer la RAM, le Sénégal s’est doté d’un Plan national multisectoriel, pluridisciplinaire, élaboré de façon inclusive et participative. Et il prévoit le renforcement des capacités des laboratoires pour la surveillance de la RAM, du personnel et un vaste programme d’information et de sensibilisation des populations sur les méfaits de la résistance aux antimicrobiens afin de venir à bout de ce fléau.

Actions entreprises au Sénégal

D’après le communiqué, le Sénégal entreprend des actions comme : la surveillance de l’utilisation des antibiotiques dans les élevages laitiers et les fermes avicoles ; la collecte et le rapportage annuel à l’OMSA des quantités d’antimicrobiens utilisés au Sénégal;le contrôle de la qualité des antimicrobiens en circulation ;le suivi régulier de l’exercice de la médecine et de la pharmacie vétérinaires ;la conduite de campagne annuelle d’assainissement du marché du médicament vétérinaire ;la sensibilisation des éleveurs sur les méfaits de l’automédication.

D’après le communiqué de presse, le phénomène de la résistance antimicrobienne pose un réel problème de santé publique qu’il convient de contrôler durablement à travers une coalition mondiale de l’ensemble des parties prenantes.

Et le document précise que dans cette optique, l’engagement résolu des pays dans la lutte contre ce fléau participe à un impératif de protection de la santé humaine et animale et environnementale, donc à un objectif de développement durable, que la Communauté internationale doit soutenir à travers la recherche de solutions alternatives aux antimicrobiens, la mise en œuvre des normes internationales et des bonnes pratiques d’élevage dans les pays.