La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), dans son document : « NOTE DE CONJONCTURE ÉCONOMIQUE DANS LES PAYS DE L’UEMOA », estime qu’en décembre 2022, la liquidité propre des banques s’est améliorée de 115,8 milliards.

« En décembre 2022, la liquidité propre des banques s’est améliorée de 115,8 milliards. Cette évolution résulte de l’incidence positive du solde de leurs opérations avec les Etats et des autres facteurs nets (+997,1 milliards), atténuée par les soldes négatifs des mouvements de billets à leurs guichets (-665,4 milliards) et des transferts reçus de l’extérieur (-215,9 milliards) », note la Bceao.

D’après la source, durant le mois de décembre 2022, les banques de l’UEMOA ont accru leur recours au refinancement de la Banque Centrale de 805,1 milliards. Et en général, vers la fin de l’année, les banques accroissent leurs demandes de refinancement pour faire face aux retraits de cash et aux transferts en émission pour les préparatifs des fêtes.  Et au total, la liquidité bancaire s’est accrue de 920,9 milliards d’un mois à l’autre.

« L’analyse de la constitution de réserves obligatoires au cours de la période allant du 16 novembre au 15 décembre 2022 fait apparaître une situation excédentaire par rapport au niveau des réserves requises. Les réserves excédentaires des banques sont ressorties à 1.766,1 milliards, soit 162,7% des réserves requises », précise la source.

Baisse de la masse monétaire

« Le rythme de progression de la masse monétaire a baissé pour ressortir à 12,6% en novembre 2022, après 14,1% un mois plus tôt. L’évolution des dépôts a ralenti (+14,0%) et celle de la circulation fiduciaire s’est légèrement accélérée (+8,0%), après respectivement 15,9% et 7,9% un mois plus tôt. La progression de la masse monétaire en novembre 2022 résulte essentiellement de la hausse des créances des institutions de dépôt sur les unités résidentes de 9.147,9 milliards ou +22,0%, atténuée par la dégradation des actifs extérieurs nets (AEN) de 3.684,3 milliards ou 53,0% », souligne la source.

Taux d’intérêt des marchés monétaire et interbancaire

« Au cours de la période récente, les conditions sur le marché monétaire sont restées favorables. A la suite de la dernière décision du Comité de Politique Monétaire de décembre 2022, le taux minimum de soumission aux appels d’offres d’injection de liquidité et le taux de guichet de prêt marginal sont passés de 2,50% et 4,50% à respectivement à 2,75% et 4,75%, depuis le 16 décembre 2022. Avec la poursuite de la procédure d’allocation complète, les demandes des banques sur les guichets de refinancement de la BCEAO ont été servies au taux minimum de 2,75% depuis cette date. Sur le marché interbancaire, le taux d’intérêt moyen pondéré sur la maturité à une semaine est ressorti à 3,44% en décembre 2022, en hausse de 39 points de base par rapport à son niveau de novembre 2022 (3,05%) et de 85,0 pdb depuis le 13 juin 2022 (2,59%). En décembre 2021, ce taux se situait à 2,46% », souligne la source.

Hausse des Taux d’intérêt débiteurs des banques

« Les résultats de l’enquête sur les conditions de banque révèlent, à l’échelle de l’Union, que les taux d’intérêt débiteurs des banques au cours du mois de novembre 2022 ont connu une hausse de 2 pdb par rapport au mois précédent. Hors charges et taxes, le taux débiteur moyen est ressorti à 6,70%, contre 6,68% un mois auparavant et 6,26% un an plus tôt. Le coût du crédit bancaire a augmenté au Niger (8,60% contre 7,58%), au Mali (7,74% contre 7,24%), au Togo (7,55% contre 7,14%), en Guinée-Bissau (8,47% contre 8,26%) et au Bénin (6,81% contre 6,66%). En revanche, une baisse a été notée en Côte d’Ivoire (6,45% contre 6,91%), au Burkina (7,31% contre 7,36%) et au Sénégal (5,70% contre 5,71%) », précise la Bceao.

« Les taux d’intérêt créditeurs des dépôts à terme ont reculé de 28 pdb pour s’établir à 5,10%, contre 5,38% un mois plus tôt et 5,28% une année auparavant. Par pays, une baisse de la rémunération des dépôts est notée au Niger (5,53% contre 6,44%), en Guinée-Bissau (4,65% contre 5,49%), au Togo (5,34% contre 5,55%), au Sénégal (5,55% contre 5,64%) et au Bénin (5,10% contre 5,11%). Par contre, une hausse de la rémunération des dépôts est relevée au Mali (5,23% contre 5,15%), au Burkina (5,36% contre 5,32%) et en Côte d’Ivoire (5,39% contre 5,38%) », note la Bceao.