D’après la Fao, l’appui aux petits producteurs de thé fait partie intégrante de la transformation des systèmes agroalimentaires. Selon le Directeur général de la FAO, les outils numériques, les solutions axées sur l’innovation et l’accès aux financements sont essentiels pour assurer la durabilité du secteur du thé.

 L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a donné le coup d’envoi d’une célébration mondiale de la Journée internationale du thé 2023 à son siège, à Rome, avant la journée officielle qui tombe chaque année le 21 mai, date décrétée par l’Organisation des Nations Unies. 

« Ces trois dernières années, le monde a été confronté à d’importantes difficultés en raison des conflits et des crises économiques causées par la pandémie de covid-19, qui se sont superposés à des événements météorologiques extrêmes dus à la crise climatique « L’industrie du thé peut devenir une activité qui favorise la croissance économique et la restauration des écosystèmes. Elle peut nous aider à combattre la pauvreté et la faim et représente une importante source de revenus et d’emplois, notamment pour les communautés rurales », a déclaré, dans son allocution d’ouverture, le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu.

La célébration de cette année est axée sur les petits producteurs de thé, dont M. Qu a souligné l’importance pour la durabilité du secteur. « Nous voulons célébrer leurs réalisations, mais aussi sensibiliser aux importantes difficultés auxquelles ils font face et au besoin urgent de les appuyer en suscitant une volonté politique », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il « faut que nous travaillions tous ensemble et exploitions tous les moyens possibles, y compris des investissements publics et privés accrus et plus ciblés, pour transformer le secteur du thé ». 

D’après la Fao, le thé est la boisson la plus consommée au monde, après l’eau, et peut être bénéfique pour la santé et le bien-être des consommateurs. Et ces dernières décennies, l’industrie mondiale du thé a connu une croissance rapide, avec une augmentation notable du nombre de consommateurs dans le monde. En particulier, la consommation de thé s’est développée chez les jeunes.  

D’après la Fao, le secteur du thé contribue au développement socioéconomique, représentant une importante source d’emplois et de revenus pour des millions de familles pauvres dans le monde. 

« La production mondiale de thé s’élève à plus de 18 milliards d’USD par an. Quelque 13 millions de personnes y participent. On estime que dans les quatre principaux pays producteurs (Chine, Inde, Kenya et Sri Lanka), environ 9 millions de cultivateurs de thé sont des petits exploitants », renseigne la source. 

Les petits exploitants face à d’importants défis 

Les petits exploitants, dont beaucoup sont des femmes, représentent 60 pour cent de la production mondiale de thé et constituent l’épine dorsale du secteur, a indiqué le Directeur général de la FAO.

Il a souligné que : « le thé constitue la principale source de subsistance pour des millions de familles pauvres, principalement dans les pays à faible revenu, mais que ces familles se heurtent à plusieurs problèmes que sont, notamment, la faiblesse des prix à la production, celle des services de vulgarisation, la limitation des circuits de commercialisation, l’insuffisance de l’accès au crédit et à la technologie ainsi que les obstacles au respect des normes de qualité.  Nous devons nous appuyer sur ces évolutions et tout mettre en œuvre pour que le secteur du thé profite aux petits producteurs et aux communautés rurales, non seulement à court terme, mais aussi à plus long terme ». 

Le Directeur général de la FAO a également souligné qu’il faudrait que les petites exploitations de thé innovent constamment et explorent de nouvelles façons de mieux faire les choses afin de rester viables dans un contexte de marché de plus en plus concurrentiel.

« Les outils numériques et les solutions axées sur l’innovation ainsi que l’accès aux financements sont essentiels pour assurer la durabilité du secteur du thé et accroître sa contribution au Programme 2030 et à la réalisation des ODD (Objectifs de développement durable). C’est là qu’un appui est le plus nécessaire », a-t-il ajouté. 

Dans l’allocution qu’il a prononcée à la cérémonie, le Ministre srilankais des industries de plantation, M. Ramesh Pathirana, a déclaré que Sri Lanka était l’un des quatre principaux pays producteurs de thé, secteur dans lequel les petits exploitants occupaient une place prépondérante. Toutefois, les crises économiques de ces dernières années avaient perturbé cette production, alors que le pays avait, pour aider à en améliorer la qualité et la quantité, commencé à promouvoir des solutions numériques. 

L’événement était animé par Mme Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de la FAO, le discours de clôture étant prononcé par l’Économiste en chef de la FAO, M. Máximo Torero. 

Présenter le rôle que joue le secteur du thé dans l’appui aux moyens de subsistance des populations rurales 

Toujours d’après la source, dans le cadre de la célébration de la Journée à la FAO, une exposition et une dégustation de thé ont été organisées en collaboration avec l’Association des femmes des Nations Unies.

« L’exposition vise à faire connaître aux visiteurs le rôle clé que joue le secteur pour les petits exploitants et les moyens de subsistance ruraux, ainsi que sa contribution à la réalisation des objectifs de développement durable, et à faire valoir l’importance des femmes dans la chaîne de valeur du thé », note la source. 

Le travail de la FAO sur le thé 

« La FAO s’est engagée à mettre en place un secteur du thé efficace, inclusif et durable. Les activités comprennent l’élaboration de produits de connaissance et la fourniture de données et d’informations sur les marchés et le commerce du thé, de projections à moyen terme pour le marché mondial du thé et d’informations intéressant le secteur, le but étant d’améliorer la transparence du marché et d’éclairer les décisions politiques », souligne la source. 

D’après le document, le Groupe intergouvernemental de la Fao sur le thé, qui est l’un des plus anciens groupes de produits de la FAO et un organe subsidiaire du Comité des produits, est une structure intergouvernementale de consultation et d’échange sur les tendances de la production, de la consommation, du commerce et des prix du thé qui évalue régulièrement la situation du marché mondial, fournit des perspectives à court terme et suit l’évolution des politiques.