Selon un nouveau rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), de la Division de statistique (Nations Unies), de la Banque mondiale et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui a été publié, le monde n’est pas en voie d’atteindre l’objectif de développement durable (ODD) 7 relatifs à l’énergie d’ici à 2030. En effet 675 millions de personnes vivent sans électricité et 2,3 milliards de personnes dépendent de combustibles nocifs pour cuisiner.

« Selon un nouveau rapport, l’accès de base à l’énergie est à la traîne malgré des opportunités en matière d’énergie renouvelable. L’écart mondial en matière d’accès à l’énergie persiste ; en effet 675 millions de personnes vivent sans électricité et 2,3 milliards de personnes dépendent de combustibles nocifs pour cuisiner », précise-t-on dans le document de la Banque Mondiale.

D’après le document, la crise énergétique mondiale devrait stimuler le déploiement des énergies renouvelables et améliorer l’efficacité énergétique ; en effet plusieurs politiques publiques indiquent une augmentation des investissements.

Et les estimations de l’IRENA montrent que les flux financiers publics internationaux à l’appui de l’énergie propre dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ont diminué depuis la période précédant la pandémie de COVID-19 et que le financement est circonscrit à un petit nombre de pays.

Toujours d’après la source, pour atteindre les cibles de l’ODD 7 et faire en sorte que les populations bénéficient pleinement des avantages socio-économiques du passage à l’énergie durable, il est nécessaire de réformer structurellement les finances publiques internationales et de définir de nouvelles possibilités de débloquer des investissements.

660 millions personnes n’auront pas accès à l’électricité en 2030

« En outre, le rapport indique que la dette croissante et la hausse des prix de l’énergie assombrissent les perspectives de réalisation de l’accès universel à des modes de cuisson propres et à l’électricité. Selon les projections actuelles, 1,9 milliard de personnes seront dépourvues de modes de cuisson propres et 660 millions n’auront pas accès à l’électricité en 2030 si nous ne prenons pas de nouvelles mesures et si nous ne poursuivons pas les efforts actuels », renseigne la source.

Le document souligne que ces lacunes auront un impact négatif sur la santé de nos populations les plus vulnérables et accéléreront les changements climatiques. Et selon l’OMS, 3,2 millions de personnes meurent chaque année d’affections causées par l’utilisation de combustibles et de technologies polluants, qui augmentent l’exposition aux niveaux toxiques de pollution de l’air intérieur.

Principales conclusions du rapport

« En 2010, 84 % de la population mondiale avait accès à l’électricité. Ce pourcentage est passé à 91 % en 2021, ce qui signifie que plus d’un milliard de personnes ont obtenu un accès à l’électricité au cours de cette période. Toutefois, le rythme de croissance de cet accès a ralenti en 2019-2021 par rapport aux années précédentes. Les efforts d’électrification des zones rurales ont contribué à ces progrès, toutefois un écart important subsiste dans les zones urbaines », note la source.

Toujours d’après la source, en 2021, 567 millions de personnes en Afrique subsaharienne n’avaient pas accès à l’électricité, ce qui représente plus de 80 % de la population mondiale dépourvue d’accès. Et le manque d’accès dans la Région est resté presque identique à la situation observée en 2010.

« Le monde est toujours loin de pouvoir parvenir à l’accès universel à des modes de cuisson propres d’ici 2030. Jusqu’à 2,3 milliards de personnes continuent d’utiliser des combustibles et des technologies polluants pour cuisiner, principalement en Afrique subsaharienne et en Asie. Par ailleurs, l’utilisation de la biomasse traditionnelle signifie que les ménages passent jusqu’à 40 heures par semaine à ramasser du bois de chauffage et à cuisiner, ce qui empêche les femmes de rechercher un emploi ou de participer aux organes décisionnels locaux et les enfants d’aller à l’école », note le document.

Selon les estimations de l’OMS de 2019, 3,2 millions de décès prématurés chaque année étaient attribuables à la pollution de l’air intérieur du fait de l’utilisation de combustibles et de technologies polluants pour cuisiner.

La part de la consommation d’électricité renouvelable dans la consommation mondiale est passée de 26,3 % en 2019 à 28,2 % en 2020, soit la plus forte augmentation annuelle depuis le début du suivi des progrès accomplis dans la réalisation des ODD.

« Les efforts visant à accroître la part des énergies renouvelables dans le chauffage et les transports, qui représentent plus des trois quarts de la consommation mondiale d’énergie, restent en deçà de la cible consistant à atteindre l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C », précise la source.

Toujours d’après la source, l’intensité énergétique, c’est-à-dire la mesure de la quantité d’énergie consommée par l’économie mondiale par dollar de PIB, s’est améliorée de 1,8 % par an entre 2010 et 2020. Ce chiffre est supérieur à l’amélioration de 1,2 % enregistrée au cours des décennies précédentes.

« Toutefois, le taux d’amélioration de l’intensité énergétique a ralenti ces dernières années au point de chuter à 0,6 % en 2020. Il s’agit donc de la pire année en termes d’amélioration de l’intensité énergétique depuis la crise financière mondiale, même si cela s’explique en grande partie par les restrictions liées à la pandémie, cette situation n’étant peut-être qu’un recul temporaire. Les améliorations annuelles jusqu’en 2030 doivent désormais se situer en moyenne à 3,4 % pour atteindre la cible 7.3 de l’ODD », précise la source.

Le document souligne que les flux financiers publics internationaux en faveur de l’énergie propre dans les pays en développement s’élevaient à 10,8 milliards de dollars des États-Unis en 2021, soit 35 % de moins que la moyenne de 2010-2019 et seulement environ 40 % du pic de 26,4 milliards de dollars atteint en 2017.