La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dans son document : « Note de Conjoncture économique dans les pays de l’UEMOA-Juillet 2023 » note que le taux d’inflation est ressorti, en glissement annuel, à 3,6% en juin 2023.
D’après la Bceao, l’inflation dans l’Union a de nouveau fléchi, en juin 2023, par rapport à sa valeur du mois précédent, en liaison avec le recul du rythme d’augmentation des prix des produits alimentaires.
« Le taux d’inflation est ressorti, en glissement annuel, à 3,6% en juin 2023, en baisse de 0,3 point de pourcentage par rapport à son niveau de mai 2023, où il s’était établi à 3,9%, après avoir atteint 6,0% en janvier 2023 et un pic à 8,8% en août 2022 », note la Bceao.
Et la source de rajouter : « L’analyse par fonction montre que la décélération de l’inflation est observée principalement au niveau de la composante des produits alimentaires (-0,2 point de pourcentage). En effet, les prix des produits alimentaires ont enregistré une hausse de 3,2% au cours du mois sous revue, après une augmentation de 3,5% un mois plus tôt. En revanche, la fonction Transport a connu une accélération des prix, avec un taux d’inflation de 7,1% en juin 2023, contre 6,9% le mois précédent. Les prix de la composante Logement, ont progressé de 5,3% en juin 2023, soit le même rythme que le mois précédent, en raison notamment de la progression des prix du charbon de bois et du pétrole lampant ».
La Bceao souligne que la poursuite de la décélération des prix alimentaires traduit les bonnes disponibilités de produits céréaliers locaux issus de la campagne agricole 2022/2023, qui ont affiché une augmentation d’environ 17%, après une baisse de 13% la campagne précédente. Dans ces conditions, les marchés céréaliers ont été caractérisés, en juin 2023, par une baisse du prix du maïs local au Mali (-32,2%), au Burkina (-20,4%) et au Niger (-18,9%).
Et le document de poursuivre : « Le prix du mil s’est également inscrit en baisse au Mali (-36,1%), au Burkina (-21,4%) et au Niger (-6,7%). La décélération est, en outre, portée par la poursuite de la détente, sur un an, des prix des produits alimentaires importés sur les marchés de l’Union. En effet, en juin 2023, l’indice des prix des produits alimentaires importés affiche une baisse de 9,2%, après un repli de 16,2% un mois plus tôt. Cette évolution est soutenue par le fléchissement des prix internationaux des produits de grande consommation tels que l’huile (-36,7%), le blé (-36,4%) et le lait (-24,2%). Toutefois, elle a été limitée par la persistance des tensions sur les cours mondiaux du sucre (+26,5%) et du riz (+6,2%) ».
Toujours d’après la Bceao, s’agissant de l’accélération notée au niveau de la fonction « Transport » au cours du mois de juin 2023, elle s’explique notamment par le renchérissement des carburants vendus en vrac dans certains pays, à la suite de la décision des nouvelles Autorités du Nigéria de supprimer la subvention sur les produits pétroliers. En effet, en un an, le prix de l’essence a augmenté de 10,3% en juin 2023 dans l’Union, contre 5,7% en mai 2023. Pour le gasoil, le taux de progression est passé de 11,4% en mai 2023 à 8,5% en juin 2023.
La Bceao note que l’augmentation des prix des carburants a également des répercussions sur les tarifs des services de transport.
« Par pays, l’analyse révèle une décélération de l’inflation, en juin 2023, en Guinée-Bissau (+8,9% contre +10,0%), au Sénégal (+7,5% contre +8,3%), en Côte d’Ivoire (+4,1% contre +4,8%), au Mali (+2,2% contre +3,0%) et au Burkina (-0,7% contre -0,3%). En revanche, des accélérations de l’inflation ont été enregistrées au Niger (+1,7% contre +0,2%), au Bénin (+4,3% contre +3,6%) et au Togo (+6,0% contre +5,8%). La persistance de l’inflation en territoire négatif au Burkina s’explique par la baisse de 4,0% des prix des produits alimentaires, en lien essentiellement avec le repli de 9,5% des prix des céréales locales, du fait notamment de la bonne production de la campagne agricole 2022/2023 (+11,1% contre -10,0% lors de la campagne précédente). Quant au regain de tensions observé en juin 2023 au Bénin, il est lié à la hausse de 47,7% du prix du carburant vendu en vrac importé du Nigeria, suite à la décision des Autorités du Nigeria susmentionnée. Dans ces conditions, les prix relevés au niveau de la fonction transport au Bénin ont connu une accélération de 16,4% en juin 2023, contre une hausse de 7,1% un mois plus tôt », souligne la source.
Toujours d’après la source, les augmentations des prix observées pour la composante alimentaire au Niger (+0,3% contre -1,7%) et au Togo (+3,4% contre +2,1%) expliquent pour l’essentiel la progression de l’inflation dans ces pays. Et le taux d’inflation sous-jacente, calculé en excluant les prix des produits frais et de l’énergie, est ressorti à 3,1% en juin 2023 contre 3,4% le mois précédent.