Le Centre de Recherches et d’actions sur les droits économique, sociaux et culturels (CRADESC), organise une session de formation de deux jours (les 22 et 23 Septembre 2023) pour renforcer les capacités des acteurs de la société civile sur les différents contours de la justiciabilité des droits économiques, sociaux et culturels.

« On est là aujourd’hui dans le cadre de la première édition de ce qu’on appelle l’école sur la justiciabilité des droits économiques et sociaux, culturels. L’objectif de la rencontre, c’est de permettre aux acteurs de la société civile, notamment les acteurs de la coalition Publiez ce que vous payez qui travaille beaucoup sur les questions dans le secteur extractif sur les droits des communautés et autres mais aussi les acteurs venus d’autres contrées tels que Kayar, Ndiakhat, Sine Saloum et autres qui sont engagés dans des luttes pour les droits des communautés, comprendre la notion de la justiciabilité des droits économiques, sociaux et culturels, qui est une notion qui n’est pas très bien maîtrisé », a souligné Dr. Fatima Diallo, directrice du Centre de recherche et d’action sur les droits économique, sociaux et culturels.

Il estime qu’en réalité que les droits économiques, sociaux et culturels qui sont les droits de première, voire troisième génération, sont des droits qui sont considérés comme étant le Parent pauvre des droits de l’homme.  

Et Dr. Fatima Diallo de poursuivre : « on n’a pas vraiment cette propension d’aller devant le juge quand on note qu’il y a une violation flagrante de ses droits économiques sociaux et culturels. Les droits économiques sociaux et culturels sont au même pied d’égalité que les droits civils et politiques. Ce sont des droits qui sont indivisibles, qui sont imprescriptibles, qui sont inversés comme les droits civils et politiques et donc, c’est des droits aussi où la garantie de la justiciabilité s’impose désormais surtout depuis la ratifications du protocole facultatif, au pacte relatif aux droits économiques sociaux et culturels des Nations unies depuis 2013, donc il est important aussi que les acteurs de la société civile puisse être au courant, puisse avoir leur  capacités renforcées sur la question de la justiciabilité des droits économiques sociaux et culturels ».

Selon la directrice du CRADESC, il y a au moins une vingtaine d’organisations qui sont présentes pour prendre part à la formation.

« L’idée, c’est d’amener les citoyens sénégalais à comprendre que les droits économiques sociaux et culturels qui sont souvent bafoués largement surtout au niveau de certaines zones, sont des droits justiciables au même titre que les droits politiques et civiles », dira-t-elle.

D’après les termes de référence, cette première session de formation mobilisera les différentes antennes et membres de la coalition publiez-ce-que-vous-payez (CPQVCP); des associations locales et collectifs de défense des droits des communautés tels que; Sos Mboro, le comité de pilotage des habitants du Delta face à l’exploitation du pétrole de Sangomar, les collectifs des personnes impactées de l’usine de recyclage de batteries à plomb de Ganesha, de l’autoroute à péage Dakar-Saint-Louis et des activités minières à Kayar et de Kédougou.