La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dans le document : « Note de conjoncture économique dans les pays de l’UEMOA », note que le taux d’inflation dans la zone UEMOA est ressorti à 3,4% en juillet 2023.

« L’inflation dans l’Union a de nouveau fléchi, en juillet 2023, par rapport à son niveau du mois précédent, en liaison avec le recul du rythme d’augmentation des prix des produits alimentaires. Le taux d’inflation est ressorti, en glissement annuel, à 3,4% en juillet 2023, en baisse de 0,2 point de pourcentage par rapport à son niveau de juin 2023 (+3,6%), après avoir atteint 6,0% en janvier 2023 et un pic à 8,8% en août 2022. La décélération de l’inflation est observée principalement au niveau de la composante des produits alimentaires (-0,2 point de pourcentage). En effet, les prix des produits alimentaires ont enregistré une hausse de 3,0% au cours du mois sous revue, après une augmentation de 3,2% un mois plus tôt », note la Bceao.

Toujours d’après le document susmentionné, la fonction Transport a connu une baisse du rythme de progression des prix, avec un taux d’inflation de 6,5% en juillet 2023, contre 7,1% le mois précédent. Les prix de la composante Logement ont progressé de 5,1% en juillet 2023, tout comme le mois précédent, en raison notamment de la progression des prix du charbon de bois et du pétrole lampant. Et la détente observée au niveau des produits alimentaires, depuis le mois de juillet 2022, est la résultante des bonnes disponibilités des produits céréaliers locaux issus de la campagne agricole 2022/2023, qui ont enregistré une augmentation d’environ 17%, après une baisse de 13% la campagne précédente.

Baisse des prix du maïs

 « A cet effet, les prix relevés sur les marchés céréaliers, en juillet 2023, affichent des baisses pour le maïs local au Mali (-31,0%), au Burkina (-22,2%) et au Niger (-5,7%). Le prix du mil s’est également inscrit en baisse au Mali (-37,0%), au Burkina (-25,7%) et au Niger (-3,1%). A ces facteurs de décélération s’ajoute la poursuite de la détente, sur un an, des prix des produits alimentaires importés sur les marchés de l’Union. En effet, en juillet 2023 l’indice des prix des produits alimentaires importés s’est contracté de 14,6%, après un repli de 9,2% un mois plus tôt », souligne la source.

Et la source de rajouter : « Cette diminution est portée par le recul des prix internationaux des produits de grande consommation tels que le lait (-25,3%), le blé (-20,7%), l’huile (-18,9%) et le riz (-13,1%). Cette tendance a été atténuée par la hausse des cours mondiaux du sucre (+22,0%). S’agissant de la décélération relevée au niveau de la composante Transport, elle est subséquente à une absence de hausse des prix à la pompe dans les pays de l’Union au cours de la période sous revue, ainsi qu’à la décélération relevée dans les services de transport routier (+8,7% contre +9,0%) ».

Accroissement de 8,3% des prix des carburants et lubrifiants

« En effet, en juillet 2023, les prix des carburants et lubrifiants se sont accrus de 8,3% contre 10,1% un mois plus tôt. Par pays, l’analyse révèle une baisse du taux de l’inflation en juillet 2023 en Guinée-Bissau (+7,8% contre +8,9%), au Sénégal (+5,7% contre +7,5%), au Bénin (+3,9% contre +4,3%), au Mali (+0,6% contre +2,2%) et au Burkina (-1,7% contre -0,7%). En revanche, des accélérations de l’inflation ont été enregistrées au Niger (+3,1% contre +1,7%), en Côte d’Ivoire (+4,6% contre +4,1%) et au Togo (+6,4% contre +6,0%) », souligne la source.

La source souligne que la persistance de l’inflation en territoire négatif au Burkina s’explique par la baisse de 5,5% des prix des produits alimentaires, en lien essentiellement avec le repli de 11,1% des prix des céréales locales, du fait notamment de la bonne production de la campagne agricole 2022/2023 (+11,1% contre -10,0% lors de la campagne précédente) et de l’interdiction des exportations des céréales.

« Quant au regain de tensions observé en juillet 2023 en Côte d’Ivoire, il est lié à la hausse des prix des produits alimentaires notamment des légumes secs (+8,3% contre +3,8%), des tubercules et plantain (+8,1% contre +0,1%), et des poissons frais (+11,5 % contre -3,3%). La remontée des prix dans ce pays pourrait être une conséquence de l’anticipation par le secteur productif des effets de la hausse du tarif de l’électricité. Les augmentations des prix observées pour la composante alimentaire au Niger (+2,8% contre 0,1%) et au Togo (+5,6% contre +3,4%) expliquent pour l’essentiel la progression de l’inflation dans ces pays », renseigne la source.