Le Réseau National des Femmes Engagées de Kédougou (RENFEK) et et le Collectif « And Takhawou Souniou Gokh de Keur Mbaye Fall » ont organisé samedi 30 mars 2024   un Panel de Haut Niveau sur les Suivi des Obligations légales et contractuelle dans le secteur extractif au Sénégal et les violences basées sur le Genre au Grand Théâtre de Dakar. C’est une occasion saisie par Astou Sakho, présidente dudit réseau pour réclamer 30% du fonds minier pour l’autonomisation des femmes du secteur extractif.

« Nous demandons à ce qu’on revoit le code minier. L’article 25.1 dit : « Les ressources naturelles appartiennent au peuple. Aujourd’hui, cette ressource que nous attendons et qu’on ne voit pas, c’est ces mêmes ressources que le peuple réclame parce que les multinationales ne peuvent pas emporter toutes nos ressources à l’international. Chaque année, on entend des milliards sortir du pays, des tonnes d’or sortent du pays mais malheureusement, nous ne voyons rien. Puisque que le nouveau Président a dit qu’il va revoir le code minier, nous l’attendons. Nous attendons de lui que la RSE soit une obligation, cela doit être obligatoire dans leur commune d’implantation. Dans la sous-région sur les différents fonds miniers qui existent, c’est 30% qui sont alloués aux femmes pour permettre leur autonomisation. Nous réclamons 2% du fonds de développement local mais jusqu’à présent rien au moment où nos sœurs de la sous-région, ont 30%. Pour les retombées des mines, nous demandons 30% du fonds minier pour l’autonomisation financière des femmes », a souligné Mme Astou Sakho, présidente du Réseau National des Femmes Engagées de Kédougou.

Et Mme Sakho de rajouter : « Le thème de ce panel est d’une importance capitale. Le secteur extractif joue un rôle majeur dans l’économie de notre pays, mais il est également confronté à de nombreux défis, notamment en ce qui concerne le respect des obligations légales et contractuelles. Trop souvent, les communautés locales, en particulier les femmes, sont marginalisées et privées des bénéfices de l’exploitation des ressources naturelles qui se trouvent sur leurs terres. Il est impératif que nous examinions de près les mécanismes de suivi et de responsabilisation afin de garantir que les entreprises extractives opèrent dans le respect des lois et des droits fondamentaux des populations locales ».

Elle estime que parallèlement, les violences basées sur le genre demeurent un fléau insidieux qui continue de compromettre la dignité, la sécurité et le bien-être des femmes et des filles dans notre société.

« Nous devons redoubler d’efforts pour éliminer ces formes de violence, en renforçant les mécanismes de protection, en sensibilisant le public et en promouvant une culture de respect et d’égalité entre les sexes », dira-t-elle.

Elle a tenu à remercier OXFAM pour le soutien.

Rappelons que ce panel a réuni des femmes actives dans le secteur minier, des représentants du gouvernement, des organisations de la société civile, des entreprises minières, des experts, des élus, des représentants des communautés locales, d’associations de femmes et de jeunes et des défenseurs de l’environnement.

« Le secteur minier connaît actuellement une augmentation significative de la présence des femmes, tant en qualité de travailleuses directes dans les mines que dans des postes au sein des entreprises minières, des organismes gouvernementaux et des organisations de la société civile. Cependant, les droits des femmes dans ce secteur ne sont pas toujours connus et leur respect constitue un réel défi qui doit engager tout le monde. Par ailleurs, les violences basées sur le genre constituent une problématique préoccupante dans notre pays et dans les zones minières, en l’occurrence. Le Réseau National des Femmes Engagées de Kédougou s’engage à favoriser l’inclusion, la sécurité et l’autonomie des femmes dans le secteur minier, contribuant ainsi au développement durable des communautés minières et de l’industrie dans son ensemble, tout en luttant activement contre les violences basées sur le genre et en posant des actes forts sur les changements climatiques », précise-t-on dans le document remis à la presse.