Le Groupement des Armateurs et Industriels de la Pêche au Sénégal (GAIPES) et le Forum Civil ont organisé un atelier d’échanges sur les enjeux de la publication de la liste des navires de pêche autorisés à opérer dans les eaux sous juridiction sénégalaise. M. Adama Lam, Président de la Confédération Nationale des Employeurs du Sénégal (CNES) et vice-président du GAIPES, a saisi l’occasion pour dénoncer les bateaux qui pillent nos ressources.
Adama Lam, Président de la Confédération Nationale des Employeurs du Sénégal (CNES) et vice-président du GAIPES, a affirmé : « Des licences ont été données d’une manière peu conforme à la loi. Les lois ont été violées, les ressources ont été dilapidées d’une manière sans commune mesure avec les capacités de renouvellement de celles-ci. Les licences, on les a données à des personnes qui n’en ont pas droit. Les textes qui régissent notre pays notamment le code la pêche et son décret d’application ont été violés à plusieurs points pour donner des licences et c’est cette situation-là qui a créé une crise dans le secteur de la pêche et qui a affecté profondément les industriels mais particulière la pêche artisanale. »
Il estime qu’ils veulent trouver des solutions, attirer l’attention es nouvelles autorités sur ka gravité de la situation.
Et M. Lam de poursuivre : « Nous voulons que les lois soient appliquées, nous avons des lois, nous avons des règlements et quiconque qui doit pêcher au Sénégal, doit le faire en conformité de ces lois. Si les lois sont appliquées, je crois que les problèmes seront résolus à grande majorité. Ceux qui ne sont pas de droit dans les pêcheries, doivent être sorties ses pêcheries, ça, c’est au moins le premier geste. Je pense que ce que la liste révèle montre qu’il y a énormément d’anomalies et c’est un premier pas d’avoir publié ces listes qui devient une situation hors norme. C’est en toute transparence que cela devait se faire, il y a aucune difficulté de publier un navire qui travaille dans un segment, c’est tout à fait normal. Si on applique les lois, el secteur de la pêche redeviendra comme par avant mais il faut rendre compte que les ressources ont été profondément atteintes et ce n’est pas une année ou deux qu’on arrivera à reconstituer ce stock, plusieurs espèces sont massacrées par des bateaux qui n’ont rien à faire dans notre pays ».
Pour le carton jaune de l’Ue, il souligne : « l’Union européenne a constaté comme nous, les acteurs qu’il y a des actes délictuels qui se sont passés dans le segment de la pêche et la procédure de donner un carton jaune est une invite à discuter entre l’union européenne et l’Etat du sénégal pour que les corrections qui s’imposent soient prises afin que ces prévarications qu’on a constaté dans le secteur soient corrigées dans un délai de deux mois. Je crois que les parties ont conscience que c’est important de revenir à la norme dans les comportements, dans les manières de pêcher et nous espérons que ce dialogue qui sera entamé sera un dialogue constructif pour que des décisions soient prises avant que la situation ne dégénère pour aboutir à des positions beaucoup plus contraignantes qui nuiraient les relations d’exportation, d’importation entre nos pays et l’Union européenne ».
Quant à Mme Fatou Niang Ndiaye, membre du bureau de GAIPES, elle avance : « c’est une preuve de bonne gouvernance et il a été heureux de constater que la nouvelle ministre de la pêche a accédé à ce vœu de tous les acteurs en publiant cette liste qui nous a quand même révélé. A la lecture de la liste, nous avons noté qu’il y avait une centaine de nouvelles immatriculations depuis 2018 sur une pêcherie qui est la pêche démersale profonde. En 2019, il y avait que deux chalutiers sénégalais, aujourd’hui, il y a une quarantaine de licences attribuées sur cette pêcherie et nous avons aussi noté à la lecture de cette liste qu’il y a près de 49 bateaux immatriculés et qui n’ont pas eu de licence ».
Elle poursuit : « Ce que nous souhaitons, c’est que les bateaux qui sont autorisés à pêcher au Sénégal, le fassent dans le cadre de la loi et que tous ces bateaux qui ne respectent pas les conditions, ne soient plus autorisées à pêcher, nous ne demandons ni plus, ni moins qu’une application de la loi en toute transparence. D’ailleurs, nous attendons encore qu’un pas soit posé afin que la gestion de la pêche ne fasse plus l’objet de doute et que la pêche ne soit plus une mamelle de corruption supposée à chaque fois qu’il y a une année électorale au Sénégal ».
Concernant le carton jaune de l’Union européenne, elle estime que c’est un signal qui vient corroborer les doutes qu’avaient beaucoup d’acteurs sur les nouvelles immatriculations des bateaux qui avaient un passé de pêche INN et qui débarquent sur nos côtes.
« Le carton jaune, est une alerte qui vient corroborer nos doutes sur certains navires qui sont dans le pavillon Sénégal. Je pense qu’il faut le voir d’une manière ouverte et profiter de ces deux prochains mois pour discuter avec l’union européenne afin de renforcer tous les efforts consentis par les acteurs pour une pêche durable et que ça profite à toute la filière », dira-t-elle.