Dans le cadre de son nouveau partenariat avec les Établissements publics de santé (Eps) du pays, l’Agence sénégalaise de la Couverture sanitaire universelle (Sen-Csu) pour la relance du plan sésame et de l’application effective des autres initiatives de gratuité, a décidé de payer la totalité de la dette qu’elle doit aux structures de santé. Aujourd’hui sur les 15 milliards F Cfa dus, une somme de 10 milliards F Cfa a été mobilisée. Sen-Csu a convié les directeurs des hôpitaux, ce jeudi 13 juin 2024 en présence de Mme Maïmouna Dieye, ministre de la Famille et des Solidarités et Dr. Ibrahima Sy, ministre de la santé.

Les structures de santé vont se refaire une santé financière. Les milliards de dette que leur devait l’État du Sénégal seront bientôt un mauvais souvenir. Sur les 15 milliards de dette, l’Agence sénégalaise de la Couverture sanitaire universelle qui vient d’être rattachée au Département de la Famille et des Solidarités, a déjà mobilisé un montant de 10 milliards pour rembourser ces structures sanitaires. Ce qui fait que, sur la première cohorte de 37 hôpitaux sur les 42 et beaucoup de structures de santé ont reçu leurs chèques.

« On va poursuivre dans les jours à venir pour évacuer pas mal de districts sanitaires jusqu’à épuisement des 10 milliards F Cfa », a déclaré Pr Cheikh Tacko Diop, Directeur général de l’Agence nationale de la Couverture maladie universelle (Anacmu). 

Il, poursuit : « Avec ces structures, nous avons dû stabiliser la dette dans un premier temps. Dans un deuxième temps, nous avons signé une convention d’apurement de la dette. Et enfin, avec ces structures nous avons signé des conventions d‘achat de soins pour que nous puissions repartir sur des bases plus saines, plus solides ». Selon lui, depuis un bon moment, les autorités de l’Agence étaient en négociation avec les structures de santé, des hôpitaux et des districts de sanitaires.

Ils les avaient reçus pour stabiliser la dette, ce qui veut dire, ramener toutes les factures qui étaient faites au comptant. Il s’exprimait  lors de la cérémonie de remise de chèques de paiement aux hôpitaux, dans le cadre de l’apurement de la dette de la Sen-Csu due aux prestataires de soins,  présidée par le ministre de la Famille et des Solidarités, Maïmouna Dieye, à son homologue de la Santé Dr Ibrahima Sy. Ainsi, cela a permis de stabiliser pour l’ensemble des structures, faire un ordre de virement pour être à jour avec ces structures de santé. C’est ainsi que certains hôpitaux, comme celui Ndamatou qui a déjà reçu son chèque de 150 millions F Cfa.  Matlaboul Fawzaïni de Touba a été perfusé à hauteur de 675 millions, Dalal Jam de Guédiawaye à hauteur de 50 millions F Cfa.

L’hôpital de Mbour a reçu pour sa part un chèque 161 millions F Cfa, Ouakam 33 millions et celui de Tivaouane un montant de 73 millions F Cfa. Avec la dette, dit le Directeur général de l’Agence, certaines initiatives de gratuité n’étaient pas réellement mises en œuvre au niveau de ces structures. « Les hôpitaux étaient dans de réelles difficultés pour pouvoir prendre en charge les sujets âgés de plus de 60 ans, ce qu’on appelle le plan sésame, les enfants de moins de 5 ans. Les dialysés posent moins de problèmes, parce qu’on a des kits régulièrement, mais également les femmes enceintes. Il y a également ceux qui bénéficient de la carte d’égalité des chances ou de bourses de sécurité familiale. Tout ce beau monde avait des difficultés réelles pour accéder aux soins à cause des dettes. Donc nous avons décidé de discuter avec ces structures de santé et de solder la dette sur la base de négociation », explique-t-il. Selon lui, les négociations vont se poursuivre pour que les jours à venir que toute la dette puisse être soldée. Ce qui permettra à l’Agence de partir sur de nouvelles bases.

« Nous avons voulu le faire parce que nous sommes convaincus que pour développer ce pays, il faut une population en bonne santé, une population qui a accès à des soins de qualité avec des structures de santé aptes. Ce qui fait que, ceux qui sont censés payer payent », a-t-il conclu.

Madame le ministre de la Famille et des Solidarités, Maïmouna Dieye, dans sa prise de parole, a fait savoir que de nouvelles conventions d’achat de soins seront signées avec chaque prestataire et que les factures seront honorées dans les délais fixés.

 « J’ai déjà instruit le Directeur général de la Sen-Csu et ses services de prendre toutes les dispositions nécessaires pour mettre en place des mécanismes robustes en matière de gestion financière plus efficaces et plus transparents », a-t-elle déclaré. Le but de tout ceci, dit Mme le ministre, « est de garantir la durabilité des engagements de l’État et d’éviter de tels retards à l’avenir pouvant affecter la capacité financière des prestataires de soins à fournir des services de qualité ». Abondant dans le même sens, son homologue de la Santé, Dr Ibrahima Sy, insiste sur l’importance de la Csu et invite tous les Sénégalais à penser à cela. « Nous allons insister sur la solidarité pour la couverture de la maladie. Ce qui est bénéfique non seulement pour le système de santé, mais pour les ménages », lance-t-il.

Les deux Départements ministériels ont décidé de lancer d’ici une campagne de collecte de fonds pour que la Couverture sanitaire universelle soit une réalité dans ce pays.