Le Syndicat national des Entreprises du Bâtiment et des Travaux publics du Sénégal (SNBTP), a organisé ce mardi 25 juin 2024, son Assemblée générale sur le thème : « Partenariat public-privé, la préférence nationale en action ». C’est une occasion saisie par M. Abdel Kader NDIAYE, Président du SNBTP pour lister les multiples difficultés du secteur.

« Il faut aussi oser avouer que notre filière se caractérise par de nombreuses faiblesses, en l’occurrence : un cadre institutionnel désorganisé avec l’absence de dispositif de qualification et de classification des entreprises ; la prolifération d’organisations professionnelles ; la diversité des corps de métiers (bâtiments et travaux publics) ; une pléthore d’entreprises non qualifiées et de faibles capacités, caractérisée par des insuffisances en matière de formation ; un déficit de financement de l’activité remarquable par les difficultés d’accès au crédit et sa cherté ;les créances non recouvrées et les longs délais de paiement soulevés par les acteurs de tous sous-secteurs confondus. Cependant cette plainte reste en contradiction avec les statistiques officielles publiées qui affichent le respect des délais contractuels de paiement par les autorités contractantes », a affirmé M. Abdel Kader NDIAYE.

Il estime que face à cette réalité et ce diagnostic partagé leur attitude restera positive.

M. Ndiaye de poursuivre : « Convenons ensemble que le BTP occupe une part importante dans l’économie nationale. Ainsi, depuis plusieurs années, il fait partie des locomotives de l’économie sénégalaise et son développement reste fortement arrimé à la croissance globale de notre économie. Rien que la branche construction représentait 3% du PIB en 2018 et 12,3 % de la valeur ajoutée du secteur secondaire : il reste un secteur incontournable et son influence s’explique par les nombreux liens avec d’autres secteurs économiques connexes à qui il offre de fortes consommations, particulièrement l’industrie ».

Il a tenu à préciser que la part de marché cumulée moyenne des entreprises étrangères dans les marchés et immatriculés entre 2019 et 2021 équivaut ou dépasse le budget national, en valeur.

« Comme nous le constatons ensemble, les freins au développement des entreprises sénégalaises du secteur, et surtout de la pme restent liés aux conditions d’éligibilité et au système d’allotissement de la commande publique, surtout en matière de grands travaux. Ce sont les raisons qui expliquent l’affaissement de nos entreprises et les difficultés de développement du secteur privé malgré l’affichage des taux de croissance moyenne de 6,6% publiés sur la période 2014-2018 et des taux de croissance respectifs du PIB réel estimés à 5,1% en 2020 et 6,1 % en 2021 », souligne M. Ndiaye.

Selon lui, il est à préciser que le volume d’investissement cumulé de 9.685,7 milliards dans cette période a peu profité à l’entreprise sénégalaise.

Il souligne que ce qui explique les difficultés de développement de notre secteur face en partie à des politiques qui ont généré une croissance extravertie.

Quant à Mme Innocence Ntap Ndiaye, Présidente du Haut conseil du dialogue social (HCDS), elle avance : « L’augmentation des parts des entreprises nationales dans les marchés publics est un enjeu actuel pour lequel il convient de rechercher les modalités les plus appropriées de mise en œuvre. Le dialogue social peut ainsi être d’un apport considérable dans la matérialisation de vos initiatives faisant suite à des concertations et à des échanges portant sur un recensement exhaustif pour remédiation de toutes les contraintes à un meilleur essor des entreprises du secteur du Bâtiment et des travaux publics ».

Elle invite les acteurs à faire preuve davantage de solidarité en se regroupant au sein d’unités plus robustes pouvant leur permettre de mieux faire face à la concurrence provenant des entreprises de la zone Union économique et monétaire ouest africaine ou étrangères.