La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dans son « Rapport sur la Politique Monétaire dans l’UMOA – Septembre 2024 », note qu’en 2025, le PIB de l’Union augmenterait de 6,9%.
« En 2025, le PIB de l’Union augmenterait de 6,9%, sous l’effet de la bonne orientation de la production dans les secteurs tertiaire et secondaire, dont les contributions ressortiraient respectivement à 3,3 pdp et 2,5 pdp. Cette dynamique résulterait de la hausse des productions industrielles et agricoles, de l’essor des BTP consécutif à la poursuite des projets de construction et de renforcement des infrastructures socioéconomiques de base dans la plupart des Etats membres de la Zone, ainsi que les investissements dans des projets d’exploitation pétrolière. Le secteur tertiaire bénéficierait, notamment, des effets d’entraînement du dynamisme des deux autres secteurs sur l’activité commerciale et celle des services. L’apport du secteur primaire serait de 1,1 pdp », note la BCEAO.
D’après la BCEAO, analysée sous l’angle des emplois, la progression du PIB en 2025 proviendrait essentiellement de la consommation finale et des investissements, avec des contributions respectives de 3,3 points et 2,4 points, en liaison avec une hausse de la demande des ménages et la poursuite de la réalisation des projets d’infrastructures socio-économiques.
Selon la BCEAO, l’apport du secteur extérieur serait de 1,2 pdp, en liaison avec le renforcement des exportations, sous l’effet des ventes de pétrole et de gaz par le Niger, le Sénégal et la Côte d’Ivoire.
« Au regard de l’évolution récente de la conjoncture interne et de l’environnement international, marqués par la persistance de tensions géopolitiques et la fragilité de la situation sécuritaire dans l’UEMOA, les principaux défis auxquels devront faire face les Etats membres concernent la préservation de la stabilité du cadre macroéconomique, l’amélioration du climat sociopolitique et sécuritaire ainsi que l’accélération du processus de diversification des bases de production », renseigne la source.
Prévisions macroéconomiques à moyen terme
« Pour l’année 2024, les projections de la Banque Centrale prévoient une augmentation de 5,9% du PIB de l’Union, en termes réels, en retrait de 0,2 pdp par rapport aux prévisions effectuées en juin 2024. Cette révision s’explique par des performances moindres qu’attendu au Bénin (-0,1 pdp), au Mali (-0,3 pdp), au Niger (-1,1 pdp) et au Sénégal (-0,4 pdp) », précise la BCEAO.
Et le document de poursuivre : « Au Bénin, la croissance plus modeste est liée à une augmentation moins forte qu’anticipé de la valeur ajoutée du sous-secteur transports (+3,0% contre +3,6% précédemment), en raison du maintien de la fermeture des frontières avec le Niger. Au Mali, la croissance plus faible est attribuable à une hausse inférieure aux attentes dans le sous-secteur Energie, eau, gaz (+3,0% au lieu de +7,9%) ainsi qu’à une plus forte contraction au niveau des activités des industries extractives (-9,1% contre -1,3%). Au Sénégal, la révision à la baisse des activités extractives, en raison du report à 2025 de la production de gaz impacterait négativement la croissance. Au Niger, l’activité économique est affectée par la suspension des exportations de pétrole brut, entre début juin et mi-août 2024, et le maintien de la fermeture de la frontière avec le Bénin, impactant notamment les sous-secteurs des activités extractives et du Commerce. Le PIB progresserait de 3,1% en 2024, contre 4,2% précédemment prévu ».
Et le document de rajouter : « En 2024, la croissance économique de l’Union devrait être soutenue par les secteurs tertiaire et secondaire, dont les contributions se chiffreraient respectivement à 3,2 pdp et 1,9 pdp. L’essor des activités des services soutiendrait la vigueur de la production dans le secteur tertiaire. La dynamique du secteur secondaire serait, quant à elle, portée par la hausse de la production de pétrole dans la Zone, sous l’effet notamment du démarrage de l’exploitation du champ pétrolier offshore Sangomar au Sénégal. L’apport du secteur primaire s’élèverait à 0,8 pdp, porté par l’augmentation de la production agricole attendue de la campagne 2024/2025, en raison de la poursuite de la mise en œuvre, dans la plupart des pays, de programmes visant à améliorer les rendements des principales spéculations ».
D’après la BCEAO, L’analyse des emplois du PIB montre que l’expansion économique en 2024 serait portée par la demande intérieure. La contribution de la consommation finale se situerait à 2,5 pdp. Et le secteur extérieur se consoliderait, avec une contribution à la croissance passant de -1,5 pdp en 2023 à +1,0 pdp en 2024. L’apport des investissements à la croissance serait de 2,4 pdp après 1,6 pdp en 2023, en raison du maintien du rythme des investissements dans les infrastructures socioéconomiques et dans des grands projets d’exploitation pétrolière, notamment en Côte d’Ivoire.
Poursuite de la consolidation budgétaire en 2024 et 2025
« En perspective, les finances publiques seraient marquées par la poursuite de la consolidation budgétaire en 2024 et 2025, notamment grâce aux réformes visant à moderniser les administrations fiscales et douanières des Etats membres ainsi qu’à rationaliser les dépenses publiques. Dans ce contexte, le déficit budgétaire devrait se replier à 4,2% du PIB en 2024 puis à 3,3% du PIB en 2025, après 5,2% en 2023. Ces évolutions devraient permettre de reconstituer progressivement les marges de manœuvre budgétaires des Etats membres », renseigne la BCEAO.