Amnesty International, en partenariat avec L’Office National de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), organise pour deux jours un séminaire de formation sur la prévention et la lutte contre la corruption à l’intention de 30 journalistes pour qu’ils puissent participer à la lutte contre ce mal qui gangrène nos sociétés.

« Des outils spécifiques traitent de l’accès à l’information, de la sensibilisation du public, de l’automatisation des médias, du journalisme d’investigations et des mécanismes de plaintes accessibles aux tribunaux. Le journalisme d’investigation est un levier puissant pour exposer les pratiques illicites et les raisons de corruption. Grâce à des enquêtes vigoureuses, les journalistes deviennent des acteurs clés dans le processus de détection et de dénonciation des crimes économiques », souligne M. Serigne Bassirou Gueye, Président de l’Office National de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC).

Il estime qu’il est important de rappeler que le rôle des médias dans la lutte contre la criminalité financière sous ses différents aspects dépasse la simple définition de l’information.

Il a remercié Amnesty international du Sénégal pour avoir pris l’initiative d’organiser ce séminaire de formation en collaboration avec les acteurs des médias et les organes et corps de contrôle.

« Votre présence nombreuse ici aujourd’hui, vous, acteurs des médias, démontre clairement l’intérêt que vous portez à la rencontre, à la corruption, un phénomène qui gangrène nos institutions et risque de compromettre le développement social de notre pays », dira le Président de l’OFNAC.

Selon M. Serigne Bassirou Gueye, le rôle des médias, en particulier celui des journalistes d’investigation, est crucial pour dénoncer ces pratiques et amener les acteurs de la chaîne d’investigation de répression à agir en toute diversité.

Il souligne que l’atelier de formation de deux jours visant à renforcer les capacités en techniques d’investigation des journalistes et acteurs des médias dans le domaine de la corruption, entre en droite ligne de cette approche inclusive.

M. Serigne Bassirou Gueye souligne quetoutes les conventions internationales de lutte contre la corruption, telles que la Convention des Nations Unies contre la Corruption, celle de l’Union africaine, reconnaissent l’importance des médias dans les processus d’investigation et de dénonciation des faits de corruption.

Quant à M. Papa Diéne Diop, Président Amnesty International Sénégal, il avance : « Amnesty International se sent honorée du partenariat avec l’OFNAC qui a permis d’organiser ce séminaire de formation des journalistes sur la prévention et la lutte contre la corruption. Notre organisation a décidé en effet d’intégrer le travail sur la corruption dans sa mission, vu les conséquences désastreuses de ce fléau sur la jouissance des droits humains ».

Il estime que la corruption a un effet dévastateur sur les institutions publiques et sur la capacité des États à respecter, protéger et réaliser les droits humains, en particulier ceux des personnes et groupes en situation de vulnérabilité et de marginalisation.

Et M. Diop de conclure : « La corruption et les flux financiers illicites qui y sont associés constituent un défi majeur pour de nombreuses sociétés, car ils détournent les recettes publiques et compromettent les budgets publics qui devraient assurer les soins de santé, le logement, l’éducation et d’autres services essentiels. Ils compromettent la capacité des États à respecter leurs obligations fondamentales minimum et leurs obligations juridiques préexistantes de tirer le meilleur profit de toutes les ressources disponibles pour respecter, protéger et mettre en œuvre les droits économiques, sociaux et culturels. La corruption fragilise en outre le fonctionnement et la légitimité des institutions et des processus, l’état de droit et, en définitive, l’État lui-même ».