L’émergence de l’Afrique comme l’une des régions en forte croissance de l’économie touristique de ces vingt dernières années a inéluctablement favorisé et entraîné une appétence chez les investisseurs internationaux et locaux. Cependant, pour de nombreux professionnels, le secteur manque considérablement de main d’œuvre qualifiée, un véritable frein pour son envol.

Le sentiment des investisseurs à l’égard du secteur touristique et hôtelier en Afrique demeure positif malgré quelques troubles économiques sur certains marchés clés, comme en témoigne de nombreux rapports sur le secteur parus ces dernières années. Les perspectives à long terme restent favorables, portées par des tendances économiques, démographiques et touristiques positives. Tous les indicateurs pointent vers une hausse continue de la demande en matière de réservations hôtelières, dans un contexte d’expansion économique et du secteur hôtelier dans la région.

L’absence de formation, un manque à gagner pour le secteur

Alors que les investissements se font de plus en plus présents, la main d’œuvre qualifiée demeure une denrée rare. Selon Mamadou Marème Diop, directeur Sénégal de Jumia Travel, « le secteur touristique et hôtelier en Afrique souffre considérablement d’une main d’œuvre qualifiée capable de répondre aux défis et enjeux des investissements consentis. Et cela se fait ressentir à plusieurs niveaux. Quand on regarde par exemple les grands groupes hôteliers en Afrique, on remarque que la majorité des managers sont occidentaux, il n’ y a presque pas d’expertise africaine. Nos pays ont pensé tourisme et hôtellerie, sans pensé à la formation. Il y a une quasi-inexistence d’écoles et de programmes de formations axés sur le secteur. Depuis plus de quatre ans Jumia Travelaccompagne de nombreux hôtelier en fournissant des outils de gestion, mais beaucoup reste à faire, c’est un véritable défi qui nécessite un vrai engagement au plus haut niveau ».
En tenant compte des besoins réels du secteur, les responsables de l’enseignement universitaire et professionnel, devraient revoir les cursus de formation, de former des techniciens et cadres aptes à satisfaire les besoins en termes de ressources humaines. Ces cursus devraient servir de balises, pour aider au redressement des différents programmes de formation (niveau technique et universitaire) que l’on retrouve dans de nombreux pays. De plus, ils doivent jouer un rôle informatif auprès des institutions désireuses de proposer dans le futur des formations dans le secteur. En adoptant une telle démarche, on saura qui fait quoi et, surtout, comment.
Le tourisme et l’hôtellerie sont des domaines extrêmement compétitifs, ou la moindre erreur peut être exploitée par les destinations concurrentes et ternir l’image de la destination. Dans ce contexte, la formation est à considérer comme un maillon clé du secteur pour l’économie.
C’est dans ce contexte que se tiendra le 26 Juin prochain la première conférence sur l’investissement touristique et hôtelier africain (CITHA), organisée par Proparco, Horwath HTL et le Radisson Hotel Group. Les thèmes abordés au cours de cette journée, porteront sur les tendances et perspectives du secteur hôtelier en Afrique francophone, le financement, les enjeux ou encore le montage d’un projet hôtelier.

Ismaël Cabral Kambell
Responsable Communication & Relations Publiques /Jumia Group