La 53e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO fait état de progrès importants vers la création d’une monnaie commune.
La Conférence, qui se réunissait lundi à Lomé, au Togo, se fonde sur les rapports des réunions de la Task Force Présidentielle pour le programme de la monnaie unique de la CEDEAO.
Dans son communiqué final transmis à l’APS, elle souligne que les conclusions et recommandations des rapports des réunions de la Task Force ‘’marquent des avancées importantes vers l’objectif de doter la région d’une union monétaire’’.
Elle a ainsi ‘’félicité les chefs d’Etat membres de la Task Force pour les progrès réalisés dans la mise en œuvre des activités de la Feuille de route de la monnaie unique de la CEDEAO et pour les résultats atteints’’.
Le communiqué annonce que l’harmonisation du cadre de la politique monétaire et le modèle de la future banque centrale ‘’seront également examinés, à l’occasion des concertations et des réunions sur le régime de change ».
La Conférence a ’’instruit la Commission de la CEDEAO, en collaboration avec l’AMAO et les Banques centrales de la Communauté, à lui soumettre lors de sa prochaine session, des propositions de nom de la future monnaie commune’’.
De même, elle demande de « prendre toutes les dispositions pour l’implication effective de l’ensemble des gouverneurs des banques centrales dans le processus de création de la monnaie unique de la CEDEAO’’.
Elle a également « pris acte de la Feuille de route révisée pour le programme de la monnaie unique ainsi que la création d’un Fonds spécial pour couvrir son besoin de financement ».
A cet égard, elle « demande que la Central Bank of Nigeria (CBN), la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et la Bank of Ghana prennent les mesures nécessaires pour le paiement de leur quote-part.’’
Par ailleurs, elle a « pris note des conclusions de l’étude sur +la Monnaie unique de la CEDEAO+ réalisée par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) qui précise les conditions optimales de la création de la future monnaie unique de la CEDEAO’’.
Le 21 février 2018, lors de la cinquième réunion de la ‘’Task force’’ présidentielle à Accra (Ghana), les chefs d’États présents avaient réaffirmé leur volonté de mettre en place la monnaie unique dès 2020.
Ils avaient réitéré leur préférence pour une approche graduelle, en vue de démarrer l’union monétaire avec les pays qui respectent les critères de convergence.
Chargée d’acclélérer le processus de création de la monnaie unique, la Task force présidentielle vient en appui au programme de coopération monétaire, lancé en 1987 pour parvenir à la création d’une zone monétaire unique pour l’espace CEDEAO.
Son rôle est d’accompagner et d’éclairer les décideurs sur le processus d’intégration monétaire, de suivre l’état d’avancement des travaux pour la création de la monnaie unique, et de contribuer à lever les contraintes.
Actuellement, l’espace CEDEAO est caractérisé par la coexistence de plusieurs monnaies.
Si les huit pays de l’UEMOA (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) ont le franc CFA en commun, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Liberia, le Nigeria, la Sierra Leone et le Cap Vert ont chacun leur monnaie.