La jeune société béninoise Ubuntu Energy Ledger propose aux particuliers de revendre aux sociétés énergétiques d’Etat le surplus d’électricité produit par leurs panneaux solaires. Un cercle vertueux que ses dirigeants n’ont de cesse de vouloir agrandir.

« Oh mon Dieu ! Ils sont énormes ! » Le fondateur d’Ubuntu Energy Ledger, Vital Sounouvou, n’a pu s’empêcher de lever les yeux au ciel lorsqu’on lui a demandé de décrire l’ampleur des besoins en énergie du Bénin. Des besoins qui ne sont pas propres à ce dernier. « Notre ambition, c’est l’Afrique », répète le jeune chef d’entreprise, qui s’attaque à ce qu’il définit comme « un problème africain ».
Le modèle mis en place par la société, qui n’a que quelques mois d’existence, est simple : elle vend des panneaux solaires photovoltaïques aux particuliers et leur rachète le surplus d’électricité qu’ils n’utilisent pas pour, via un compteur connecté à une blockchain, le revendre aux sociétés d’Etat qui gèrent l’énergie.
Les coupures d’électricité, sur le continent, sont encore très nombreuses, en particulier dans les Etats où les zones rurales sont les plus importantes. « Il y a une demande constante en consommation d’énergie pour les sociétés nationales, confirme Vital Sounouvou. Le pic intervient le soir, quand les gens rentrent du travail et il coïncide souvent avec les moments de coupures. Ubuntu va ainsi aider les compagnies nationales à résoudre leur problème de fourniture d’énergie. »
Et il n’y a pas que les compagnies nationales d’énergie qui s’y retrouveraient. Selon Ubuntu, l’achat d’un panneau solaire (2 000 euros environ) serait amorti « au bout de quatre mois ».
Potentiel sous-exploité
La société se rémunère en commission sur la vente des panneaux aux particuliers et la revente d’énergie aux compagnies nationales. Pour l’heure, elle a écoulé près de 20 000 unités photovoltaïques.
Vital Sounouvou entend, par le dispositif mis en place, « résoudre la crise énergétique en Afrique et dans le monde, par le peuple et pour le peuple ». « Il y a tellement de panneaux solaires en Afrique… », enchaîne le dirigeant, un brin frustré. « Nous avons du soleil bien plus que partout ailleurs dans le monde mais le potentiel pour en tirer de l’énergie n’est, à l’heure actuelle, pas du tout exploité. Or si le solaire doit marcher quelque part, c’est bien ici. »
Un discours difficile à contredire. Pour l’heure, Ubuntu Energy Ledger est basée au Bénin, en Côte d’Ivoire et au Maroc. La Tunisie et le Rwanda font partie de ses prochains objectifs de développement. Présente lors du dernier salon high-tech de Paris, Viva Technology, au mois de mai, la société a d’ailleurs reçu une visite qui enthousiasme son patron. « Le président rwandais (Paul) Kagame est venu sur notre stand et nous avons eu une discussion à propos de notre installation possible dans son pays. »
En attendant, Vital Sounouvou garde son objectif en tête : « Quand je prends l’avion, j’aime regarder par la fenêtre et voir les lumières des villes. Or quand je rentre en Afrique, je n’en vois pas beaucoup et j’aimerai changer ce ressenti. Je veux qu’il y ait plus de familles africaines qui bénéficient, au moins autant que les autres, de ce soleil que l’on a plus que les autres. »
(source : https://afrique.latribune.fr)