(Agence Ecofin) – La Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB), une institution financière multilatérale créée par la Chine en 2015, a annoncé, dans un communiqué publié le 22 avril, que son conseil des gouverneurs a approuvé l’adhésion de trois nouveaux pays africains et d’un pays d’Amérique latine.

Ces pays sont la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Tunisie et de l’Uruguay.

«Le nombre croissant des membres de l’Afrique et de l’Amérique latine illustre l’importance que ces pays attachent à l’amélioration des infrastructures et à la connectivité avec l’Asie», a déclaré le vice-gouverneur et secrétaire général de la banque, Sir Danny Alexander (photo).

Les quatre nouveaux membres rejoindront officiellement l’AIIB, une fois qu’ils auront terminé leurs procédures nationales exigées, et versé la première tranche de leur souscription au capital à la banque.

L’AIIB, qui compte actuellement 97 pays membres, représente une tentative de Pékin et ses alliés de briser la domination occidentale sur la gouvernance des différents bailleurs de fonds multilatéraux déjà existants. Elle compte déjà parmi ses membres, plusieurs pays africains, dont l’Egypte, l’Afrique du Sud, l’Ethiopie, le Kenya et le Soudan.

Peu après le lancement de cette institution qui se donne pour mission de financer des projets d’infrastructures, dont une ligne de chemin de fer colossale reliant Pékin à Bagdad, les Etats-Unis ont appelé les pays souhaitant rejoindre l’AIIB à patienter jusqu’à ce que cette banque fasse preuve d’un respect des normes de gouvernance et des standards environnementaux et sociaux. Mais cet appel n’a pas été pris en considération par de nombreux pays à travers le monde, dont plusieurs alliés de Washington.

Au sein du Groupe des 7 pays les plus industrialisés, seuls les Etats-Unis et le Japon ont préféré rester en-dehors de l’institution.

Washington soupçonne Pékin de vouloir utiliser l’AIIB pour favoriser ses entreprises et servir ses propres intérêts géopolitiques. La Chine détient en effet, 30 % du capital de l’institution et 26 % des droits de vote, alors que l’Inde, deuxième actionnaire, vient très loin derrière avec 8,4 %.