Après l’Afrique du Sud, le Kenya et le Nigeria, le Sénégal est devenu un leader incontesté en matière d’Intelligence artificielle (IA) dans le continent noir. Ce qui lui permet de devenir un « bassin d’attraction » des grandes entreprises mondiales dans ce domaine.
Le Sénégal est devenu un leader incontesté de l’Intelligence artificielle (IA) en Afrique, grâce aux nombreux projets scientifiques lancés par le gouvernement pour changer l’environnement des affaires. Il s’agit de la Cité du savoir, le Centre de mutualisation et de partage, pour ne citer que ceux-là, où il existe déjà un super calculateur qui a été installé, permettant au pays de développer autour de ces instruments un certain nombre de filières de très haut niveau. Cette déclaration est du Pr Mary Teuw Niane, ancien ministre de l’Enseignement Supérieur. Selon lui, l’évolution prodigieuse des sciences et des technologies de l’information et de la communication dont le numérique et la transformation digitale constituent une clé de voute, est une opportunité de création d’emplois, d’entreprendre pour les étudiants, à travers leur créativité et leurs esprits d’innovation dans les métiers émergents. Il faisait une présentation sur : « Pourquoi l’Intelligence artificielle doit-elle interpeller nos décideurs politiques » lors d’une conférence de sensibilisation et d’appropriation sur l’Intelligence artificielle organisée par Dakar Science Po.Selon lui, l’intelligence artificielle qui était au début une affaire de technicité, d’ingénieurs, de scientifiques dans divers domaines, est devenue aujourd’hui une affaire de toutes les branches de la connaissance, de la vie économique et sociale, de la politique, entre autres. « Ces sciences sont aujourd’hui à notre portée, d’autant plus que nos universités, nos écoles et nos établissements privés d’enseignement supérieur ont anticipé en ouvrant des filières dans certaines disciplines stratégiques », a-t-il fait savoir, tout en rappelant que le Sénégal est aussi « leader dans l’enseignement à distance », avec l’Université virtuelle du Sénégal, qui aujourd’hui dépasse 40 000 apprenants. Tout ce potentiel, précise Pr Mary Teuw Niane, a permis à notre pays de renforcer sa ligne des sciences et technologie émergentes et de faire du Sénégal « un bassin d’attraction des grandes entreprises mondiales » dans ce domaine. Il a profité de cette conférence pour décliner la place de l’Afrique dans ce qui est considéré comme la troisième révolution industrielle qu’elle ne doit pas rater. « L’intelligence artificielle et les sciences émergentes sont une chance pour l’Afrique et particulièrement pour sa jeunesse, qui, avec les technologies émergentes, constitue un catalyseur pour démultiplier la créativité et la création d’entreprises », lance-t-il. Avant d’ajouter : « Partout en Afrique, surgissent des inventions, des innovations qui sont très souvent l’œuvre de jeunes qui sont techniciens, des étudiants titulaires de licences, de master, des ingénieurs, des doctorants ». Raison pour laquelle, il a fait part que des politiques doivent être élaborées pour que ces créations deviennent plus bénéfiques aux populations.La Directrice générale de Dakar Science Po, Dr Mariam Aïdara, prenant la parole à la cérémonie d’ouverture de cette conférence, a rappelé que l’Intelligence artificielle qui est porteuse de progrès technologiques, suscite une attention croissante des secteurs publics et privés, des chercheurs, de la société civile mais aussi de la communauté internationale et des décideurs politiques. « L’Intelligence artificielle n’a jamais été autant au cœur des débats dans le monde, et l’Afrique n’échappe pas à cette tendance », dit-elle. Ce qui est à l’origine de cette réflexion où l’Afrique est devenue un terrain de rivalité pour les empires digitaux que sont les Etats-Unis et la Chine qui non seulement dominent le marché, mais imposent leur pouvoir. Selon elle, « l’Intelligence artificielle a des succès, mais aussi des menaces avérées ou réelles et des opportunités exceptionnelles pour le développement économique, social et sécuritaire du monde ».