Le ministère des Finances et du Budget, dans le projet de loi de Finances pour l’année 2023, estime que les intérêts de la dette connaissent une hausse de 74,3 milliards FCFA en valeur absolue.

D’après le ministère des Finances et du Budget, à l’instar des autres Etats, le Sénégal a recours à l’endettement pour contribuer au financement de son développement ainsi qu’à l’amélioration des conditions de vie de sa population.

« Les intérêts de la dette vont passer de 350 milliards FCFA dans la LFR 2022 à 424,32 milliards de FCFA dans le PLF 2023, soit une hausse de 74,3 milliards FCFA en valeur absolue et 21,24 % en valeur relative », souligne la source.

« C’est un poste budgétaire important mais c’est aussi l’expression d’un choix de politique économique. Le Sénégal continue de bénéficier de la confiance de la communauté financière internationale et présente un profil de risque modéré grâce à une gestion prudente de son endettement, ses performances économiques avec des taux de croissance appréciables, la bonne tenue de ses finances publiques et la qualité de ses politiques publiques qui le placent sur la voie de l’émergence », renseigne le document.

La source estime que le profil de risque modéré est illustré par la trajectoire du ratio de l’endettement depuis plus d’une décennie.

Selon le document, il faut préciser aussi que notre pays s’endette moins que par le passé et les chiffres le prouvent : fin 1999 : l’encours de la dette s’élevait à 2416,3 milliards de FCFA, équivalant à 76,3% du PIB ; fin 2006 : l’encours était tombé à 20,4% du PIB, suite aux allègements et annulations de dettes dont avait bénéficié notre pays dans le cadre des initiatives PPTE (Pays pauvres très endettés) et IADM (Initiative d’allègement de la dette multilatérale). Au total, ce sont plus de 1112,8 milliards FCFA de dettes qui avaient été annulés ; à partir de 2007, l’encours de la dette repart à nouveau à la hausse, pour s’établir à 39,9% du PIB en fin 2011, soit plus de quinze points de hausse en cinq ans. La hausse annuelle de l’encours a été de 21,8% en moyenne, durant cette période 2007-2011, alors qu’elle est de 14,1% sur la décennie 2012-2022. In fine, la stratégie d’endettement est beaucoup plus modérée, beaucoup plus prudente, que par le passé.

Et le document de préciser que : « Notre pays poursuivra une politique prudente d’endettement privilégiant le recours accentué à des emprunts concessionnels, les emprunts non concessionnels n’étant retenus que pour les investissements à niveau de rendement très élevé. L’amélioration significative des recettes résultant de la mise œuvre de la SRMT devra permettre de limiter, à terme, le recours à l’endettement ».