Le Sénégal fait son entrée sur le marché international de la finance durable avec une garantie de crédit partielle de 400 millions d’euros de la Banque africaine de développement.
La garantie partielle de crédit de 400 millions d’euros de la Banque africaine de développement permettra au Sénégal de mobiliser des ressources substantielles pour investir dans des secteurs verts et sociaux.
Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement a approuvé, le 8 décembre 2023 à Abidjan, une garantie partielle de crédit de 400 millions d’euros au Sénégal pour faciliter la mobilisation du premier financement adossé à son Document-cadre de financements durables, pour un montant total équivalent à 500 millions d’euros. Le produit de cet emprunt sera exclusivement affecté à des investissements à caractère verts et sociaux.
La garantie de la Banque permet aux établissements financiers, qui envisagent de financer l’opération, d’être protégés contre les pertes qui résulteraient d’un défaut de paiement sur le principal et les intérêts sur cet emprunt à hauteur de 400 millions d’euros. Cette garantie est approuvée à un moment où les coûts de financement pour les États africains ont fortement augmenté à la suite du resserrement de la politique monétaire internationale.
La garantie permettra au Sénégal de contracter une partie du financement en franc CFA, améliorant ainsi le profil de viabilité de sa dette. Avec le soutien de la Banque africaine de développement, le Sénégal obtient un financement à un coût plus favorable, comparé à une opération qui aurait été réalisée sans garantie. Ainsi, l’appui de la Banque vise à améliorer l’accès du Sénégal au marché du financement durable à des conditions très favorables.
Le Document-cadre de financements durables du Sénégal, adopté en juin 2023, constitue une plateforme visant à appuyer la diversification des sources de financement et de mobilisation de ressources importantes.
nécessaires pour atteindre les Objectifs de développement durable, des Nations unies. Répondant aux meilleures pratiques internationales, le Document-cadre édicte la méthodologie et les modalités de sélection des projets, de gestion des fonds, d’évaluation, et précise les dix secteurs éligibles au financement durable : l’agriculture, la protection sociale et la lutte contre la pauvreté, l’eau et l’assainissement, la santé, l’éducation, l’emploi et l’inclusion financière des jeunes, des femmes et des entrepreneurs, la connectivité, la promotion des énergies à bas carbone, la préservation de la biodiversité et l’adaptation aux changements climatiques.
« Nous nous félicitons de l’approbation de ce projet qui va permettre au Sénégal de mettre en œuvre des projets verts et sociaux alignés sur le Document de stratégie pays 2021-2025 du Groupe de la Banque africaine de développement pour le Sénégal », a déclaré Mohamed Chérif, responsable du bureau pays du Groupe de la Banque au Sénégal.
L’opération s’inscrit dans le cadre du Plan Sénégal émergent (PSE), adopté en 2014 pour répondre aux objectifs économiques, sociaux et environnementaux du Sénégal. Le Plan Sénégal émergent est structuré autour de trois axes stratégiques à savoir : la transformation structurelle de l’économie et de la croissance ; le développement du capital humain, la protection sociale et le développement durable, et la promotion de la gouvernance ; le renforcement des institutions, de la paix et de la sécurité.
En contribuant à répondre aux besoins de financement à des conditions très favorables, la garantie partielle de crédit apportée par la Banque africaine de développement est alignée sur la gestion optimale de la dette, conformément à la stratégie de gestion de la dette à moyen terme du Sénégal.