Le ministère des finances et du Budget, dans le « Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (BPBEP) 2025-2027, note que la croissance de l’économie sénégalaise est globalement attendue en progression de 6,6% sur la période de 2025-2027.
« A moyen terme, l’économie sénégalaise devrait se consolider à la faveur d’une conjoncture internationale beaucoup plus résiliente en plus de la poursuite de la mise en œuvre des projets structurants. En 2024, la croissance de l’économie sénégalaise devrait être portée principalement par la production de pétrole et de gaz ainsi que ses effets induits sur les autres secteurs de l’économie. Elle est globalement attendue en progression de 6,6% sur la période de 2025-2027 contre 6,7% en 2024, avec un pic de 8,8% en 2025, deuxième année de l’exploitation du pétrole », précise-t-on dans le document.
Toujours d’après la source, cette bonne orientation de l’économie nationale devrait être soutenue en moyenne sur la période sous-revue par le secteur secondaire (+9,5%), le secteur tertiaire (+5,3%) et le secteur primaire (+5,8%).
Et en perspective sur le moyen terme, le déficit budgétaire devrait se réduire grâce aux efforts de l’Etat à faire dans l’assainissement des finances publiques, notamment, dans le cadre de la SRMT.
« Dans le secteur primaire, l’activité devrait s’établir en moyenne à 5,8% sur la période 2025-2027 contre 4,6% en 2024. L’activité se maintiendrait sur ce niveau de croissance grâce, notamment, au dynamisme attendu du sous-secteur agricole, sous l’effet de la consolidation de la productivité du sous-secteur. L’activité de pêche devrait légèrement s’accroitre en liaison avec les accords favorables et le développement des espèces halieutiques. Quant à l’élevage, l’activité maintiendrait son dynamisme du fait des efforts consentis par l’Etat pour soutenir le sous-secteur », explique-t-on dans le document.
Une hausse de 9,5% de l’activité du secteur secondaire prévue
« L’activité du secteur secondaire, pour sa part, ressortirait en moyenne en hausse à 9,5% sur la période 2025-2027 contre 16,2% attendu en 2024, en liaison avec les attentes sur l’exploitation des ressources pétrolières et gazières. Le secteur secondaire hors pétrole et gaz devrait, pour sa part, se maintenir, en moyenne à 5,9%, sous l’effet du dynamisme des agroalimentaires et des autres industries manufacturières », précise la source.
D’après le document, concernant l’activité du secteur tertiaire, elle resterait vigoureuse sur la période 2025- 2027, avec une croissance moyenne projetée de 5,3% contre 4,2% projetée en 2024. Et ce dynamisme du secteur tertiaire serait, essentiellement, tiré par les activités commerciales, les services financiers, d’hébergement et de restauration mais aussi par la vigueur des activités immobilières, dans un contexte d’exploitation des ressources du pétrole et du gaz à partir de 2024.
L’inflation s’établirait en moyenne à 1,9% entre 2025 et 2027
« Concernant les prix, l’inflation, mesurée par le déflateur du PIB, s’établirait en moyenne à 1,9% entre 2025 et 2027, soit en dessous du seuil de 3% fixé dans le cadre de la surveillance multilatérale au sein de l’UEMOA », note la source.
Le document précise que s’agissant des finances publiques, sur la période 2025-2027 l’objectif visé est de poursuivre une politique prudente en matière de gestion budgétaire en veillant au respect des programmes de convergence sous-régionale. Et la gestion budgétaire devrait bénéficier d’un cadre macroéconomique plus favorable marqué par la consolidation de la croissance économique ainsi que les retombées de l’exploitation gazière et pétrolière.
« Les principales orientations demeurent la consolidation budgétaire grâce à l’accroissement des recettes budgétaires, la maîtrise progressive des charges de fonctionnement et la poursuite des investissements porteurs de croissance. Ainsi, le déficit budgétaire serait ramené et maintenu à 3% dès 2027 », précise la source.
Un déficit de 8,0% du compte courant prévu sur la période 2025-2027
« Les projections de la balance des paiements tablent sur un déficit du compte courant qui ressortirait en moyenne à 8,0% du PIB sur la période 2025-2027 contre 14,1% en 2024. Cette amélioration découlerait, entre autres, d’une baisse progressive des importations de produits pétroliers couplée à une hausse progressive des exportations de produits pétroliers, d’acide phosphorique et de produits miniers. Le compte financier devrait se renforcer sur la période de même que celui du capital. En définitive, le solde global serait excédentaire sur la période sous-revue avec une moyenne de 170,8 milliards FCFA contre un excédent 819,8 milliards FCFA en 2024 en liaison avec l’exploitation effective des gisements pétroliers », précise la source.
Toujours d’après le document, sous ces différentes hypothèses, les projections des comptes monétaires entre 2025 et 2027 tablent sur une hausse moyenne de la masse monétaire 8,5%. Et cette amélioration serait liée à l’accroissement moyen des avoirs extérieurs nets (+107,2 milliards), les créances nettes sur l’administration centrale (+41,7 milliards) et des créances sur l’économie (+1206,5 milliards).