M. Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), a appelé  à renforcer d’urgence l’initiative de la Grande muraille verte de l’Afrique   afin de restaurer les terres dégradées, de créer des emplois et de lutter contre le changement climatique. C’est en marge du forum consacré à l’investissement en faveur de la Grande muraille verte.

D’après le communiqué, le Directeur général a prononcé un discours en ligne lors du forum consacré à l’investissement en faveur de la Grande muraille verte qui s’est tenu en marge du «Sommet One Planet pour la biodiversité 2021 », organisé par le Président français, Emmanuel Macron. À l’occasion de ce sommet, le Prince de Galles et le Président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, ont également prononcé un discours.

 M. Qu a souligné que la Fao était engagée en faveur de l’initiative de la Grande muraille verte, rappelant que l’Organisation collaborait avec les populations de la région du Sahel afin de mettre en œuvre une stratégie globale de restauration des terres en fournissant des connaissances sur la phytologie et la mécanisation des méthodes agricoles traditionnelles, de manière à transformer les systèmes agroalimentaires et les paysages.

«Au cours des cinq dernières années, nous avons appliqué cette stratégie auprès de plus de 400 collectivités, ce qui a permis de remettre en état plus de 50 000 hectares de terres dégradées au profit de près d’un million de personnes», a affirmé M. Qu d’après le communiqué susmentionné.

« Adoptée par l’Union africaine en 2007, la Grande muraille verte est l’initiative phare de l’Afrique pour lutter contre le changement climatique et la désertification et s’attaquer à l’insécurité alimentaire et à la pauvreté, avec pour objectif de restaurer 100 millions d’hectares de terres d’ici à 2030 », explique-t-on dans le communiqué.

Le Directeur général a déclaré que la Fao  disposait d’un portefeuille de projets d’une valeur de 238 millions de dollars destinés à fournir un appui direct aux 5 piliers de l’accélérateur de la Grande muraille verte ainsi que d’un portefeuille de projets global représentant un montant total de plus de 1,15 milliard de dollars en faveur de 11 pays de la Grande muraille verte.

D’après la source, la Fao  fournit notamment une assistance technique en vue de restaurer les terres dégradées dans l’ensemble du Sahel, depuis la Mauritanie et le Sénégal à l’ouest jusqu’à Djibouti et à l’Érythrée à l’est du continent.

 M. Qu a indiqué que la Fao collaborait avec la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (Pnue) à l’appui de l’initiative de la Grande muraille verte.

«L’initiative de la Grande muraille verte est une occasion historique d’œuvrer simultanément à la conservation de la biodiversité, à la lutte contre le changement climatique et au renforcement de la sécurité alimentaire», a-t-il déclaré.

Dans le discours qu’il a prononcé lors du forum, le Président français, M. Macron, a salué la contribution de la Fao  à cette initiative et demandé de soutenir davantage les projets visant à renforcer la sécurité et la stabilité. Le Prince de Galles a proposé que la Grande muraille verte serve de modèle à d’autres régions du monde comme l’Amazonie, la Grande barrière de corail en Australie et les petits États insulaires en développement.

M. Ibrahim Thiaw, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, a déclaré que la Grande muraille verte pouvait donner lieu à un nouveau modèle de développement, tandis que M. Gilbert Houngbo, Président du Fonds international de développement agricole, a estimé que le secteur privé pouvait jouer un rôle plus important en fournissant des investissements et un savoir-faire.

Dans le cadre de ses projets, la FAO compte mobiliser et renforcer son réseau d’experts formés pour intervenir sur le terrain en vue de favoriser le renforcement des capacités et les activités de restauration des terres.

Il est essentiel de mobiliser des ressources afin de mener à bien, d’ici à 2030, l’initiative de la Grande muraille verte, qui vise à restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées, à créer 10 millions d’emplois verts et à fixer 250 millions de tonnes d’équivalent carbone.