Avec le prix de l’oignon qui ne cesse de flamber depuis la Tabaski, Lii Quotidien s’est entretenu avec M. Ansoumana Sané, directeur général de l’Agence de Régulation des Marchés (ARM) pour connaître les causes et les mesures prises par l’Etat. Il estime qu’un bateau de 5000 tonnes est attendu le 10 août prochain tout en rassurant les sénégalais des mesures prises pour assurer un approvisionnement correct du marché.

Aujourd’hui le prix de l’oignon continue sa flambée, est-ce que vous pouvez nous dire, quelles sont les causes ?

Effectivement, nous avons noté une hausse du prix de l’oignon qui est aujourd’hui situé à 21000 F le sac de 25 kg voir même 23000 F. Cette situation est due principalement aux pratiques spéculatives des commerçants causés par la fin de la compagne de commercialisation de l’oignon locale dite variété SONESSA. Il s’y ajoute le maintien des mesures de restriction à l’exportation de l’oignon prises par le Royaume du Maroc qui est notre partenaire privilégié en la matière. La fin des récoltes étant pour fin juillet début Août pour l’oignon en provenance de la Hollande. Le niveau des prix FOB est à 20 euros hors taxes et frais portuaires. Voilà en résumé les éléments qui justifient la hausse du prix.

Peut-on craindre une pénurie d’oignon au Sénégal ?

Je rassure les sénégalais que toutes les mesures sont prises pour assurer un approvisionnement correct du marché et faire revenir les prix à leur niveau initial. Déjà sur 10.000 tonnes attendues il y’a eu l’arrivée ce vendredi de 2400 tonnes. Le 10 Août, nous aurons aussi l’arrivé d’un bateau contenant 5.000 tonnes.

Nous avons prévu d’effectuer une mission au Royaume du Maroc pour négocier un couloir au profit du Sénégal et la levée, ne ce reste que temporaire des mesures de restrictions. Nous espérons avoir 20.000 tonnes du côté du Maroc si les négociations aboutissent.

Au regard de l’exemplarité des relations entre nos deux pays j’ai la conviction qu’une suite favorable sera accordée à notre demande.

Quelles sont les mesures prises pour réguler les prix ?

Déjà, il faut noter que nous avons levé le gel sur l’importation de l’oignon depuis 11 juillet. Les importateurs sénégalais ont tous reçu leurs quotas. Ils sont dans les chargements présentement. C’est la durée du trajet bateau qui est long, 10 à 15 jours pour arriver à Dakar.

Il y’aura aussi comme je l’ai rappelé tantôt une mission cette semaine au Maroc pour négocier un couloir. Nous suivons aussi le rythme des chargements. Le ministère n’exclut pas aussi le blocage des prix de l’oignon si la tension persiste.

Est-ce qu’il n’est pas temps pour le Sénégal d’atteindre l’autosuffisance en oignon ?

 Il faut noter que nous consommons en moyenne 30.000 tonnes d’oignons le mois et 50.000 tonnes durant les périodes de fêtes. Le niveau de production est estimé à 400.000 tonnes. L’enjeu, c’est la mise en place d’infrastructures de stockages afin de réduire les pertes post récoltes estimées à 30 voire 40% de la production. Ce qui est énorme. Mais nous avons un programme spécial en cours qui va certainement changer les choses.

(Avec Massaër DIA-Lii Quotidien)