La Côte d’Ivoire revoit à la hausse ses ambitions en matière de production cotonnière et s’attend à un surplus de 30 000 tonnes en 2019. Cette bonne performance est le fruit de politiques agricoles menées par l’Etat pour améliorer le rendement, alors que les prix du coton -grand pourvoyeur de devises- se négocient plutôt bien sur les marchés mondiaux.

Troisième producteur de coton en Afrique derrière le Mali et le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire s’attend une production cotonnière de 442 800 tonnes pour la campagne 2018-2019 contre 412 646 tonnes la saison dernière. Le surplus est estimé à près de 30 000 tonnes, selon une annonce, ce 30 mai, du porte-parole du gouvernement, Bruno Koné.
«Les projections de la campagne cotonnière 2018-2019 font état d’un rendement moyen autour de 1200 kg par hectare et confirment une nette reprise de la production et de la productivité cotonnière par rapport aux campagnes précédentes», a précisé Bruno Koné à la suite du conseil des ministres.

Les résultats confirment la nette embellie constatée dans la filière au cours de ces dernières années.
«La production de coton graine a atteint 412 646 tonnes avec un rendement de 1 261 kg par hectare, ce qui est au niveau de la CEDEAO, la deuxième performance contre une production de 328 090 tonnes en 2016-2017 et un rendement de 955 kg par hectare», s’est réjoui le ministre.

Toutefois, le dynamisme constaté dans le secteur n’est le résultat d’un hasard, mais plutôt de la combinaison de quelques facteurs favorables et de politiques agricoles rondement menées par le gouvernement. L’amélioration des rendements a été favorisée par la mise en place d’un «zonage agro industriel» implanté à la fin de l’année 2016, auquel s’est greffée l’amélioration des conditions climatique et de la qualité des semences. La bonne récolte cotonnière ivoirienne intervient dans un contexte où le prix du kg de coton se négocie assez bien sur les marchés mondiaux.

Hausse des prix d’une culture de rente

Le niveau de rendement amélioré combiné à un coût moyen des prix internationaux ont permis de renflouer les caisses des producteurs, qui se retrouvent avec un revenu brut en hausse de 25%, soit 108 milliards de Fcfa, contre 86 milliards pour la campagne précédente, selon les chiffres officielles.

En effet, pour la campagne en cours, le prix du kilo de coton graine de premier choix a été fixé à 265 Fcfa pendant que le kilo de coton graine de deuxième choix se négocie à 245 Fcfa, faisant une belle moisson pour les caisses de l’Etat. Le secteur cotonnier génère annuellement près de 120 milliards de Fcfa de chiffre d’affaires et représente entre 5% et 10% des exportations de la Côte d’Ivoire.

La filière est également un important pourvoyeur d’emplois et la culture et la transformation cotonnières ont un rôle majeur dans l’économie des zones rurales productrices de coton en Côte d’Ivoire : environ 3,5 millions de personnes évoluent autour du secteur coton, pour spéculer, développer des services ou travailler, selon l’Organisation interprofessionnelle agricole de la filière coton en Côte d’Ivoire.
(Source : https://afrique.latribune.fr/)